quatre questions sur le rachat du Paris FC par la famille Arnault (LVMH) et le groupe Red Bull
La famille la plus riche de France deviendra « dans quelques jours » actionnaire majoritaire du club parisien, succédant à Pierre Ferracci, qui conservera des parts.
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Le Paris FC change de drapeau. Le club actuellement basé dans le 13e arrondissement de la capitale a officialisé, mercredi 20 novembre, son rachat par la famille Arnault et le groupe Red Bull. Un changement majeur pour le club dirigé par Pierre Ferracci depuis 2012, qui vise une montée rapide en Ligue 1 pour s’imposer au fil du temps en première division et permettre à Paris de retrouver enfin deux clubs dans l’élite. Une révolution actionnariale qui soulève plusieurs questions.
Quel nouvel actionnariat pour le Paris FC ?
Contrairement au Royaume de Bahreïn et à Allirajah Subaskaran, un entrepreneur anglo-srilankais, arrivés respectivement en 2020 et 2021 en tant qu’actionnaires minoritaires (20 % des actions pour l’État du Golfe et 10 % pour la société BRI Sports Holding du milliardaire propriétaire de Lycamobile), la famille Arnault va mettre la main sur 52% du capital du club et devenir ainsi majoritaire et donc décideur, via sa holding Agache. Les propriétaires du puissant groupe LVMH, actuellement valorisé à plus de 320 milliards d’euros, arrivent avec le groupe Red Bull, qui possède notamment les clubs de Leipzig et Salzbourg, actuellement en Ligue des champions, et qui n’en sera qu’un actionnaire minoritaire, en hausse. à 11%.
Soucieux de garder une voix dans le club qu’il a rejoint comme administrateur en 2006 avant d’en devenir président six ans plus tard, Pierre Ferracci conservera 30% du club qu’il cédera prochainement aux nouveaux actionnaires majoritaires. 2027. BRI Sports Holdings, représentant Lycamobile, déjà actionnaire minoritaire de PFC, conservera 7% des actions du club. De quoi assurer la continuité du projet actuel du club leader de Ligue 2.
Quelles ambitions pour cette nouvelle équipe ?
A court terme, le Paris FC doit revenir en Ligue 1 et le plus rapidement possible, afin d’accélérer son développement. Avant même l’arrivée de ses nouveaux investisseurs, le PFC, le plus gros budget de la Ligue 2 selon le site spécialisé Sportune, a investi cet été sur le marché des transferts avec notamment les arrivées de Jean-Philippe Krasso, un international ivoirien qui avait joué quatre matchs. Les matches de Ligue des Champions la saison précédente, et Maxime Lopez, l’ancien chouchou de l’Olympique de Marseille. Cela semble payer avec une première place après 13 matches. « Avant même notre arrivée, l’objectif était de monter en Ligue 1 dans les deux années à venir. Bien sûr, nous préférerions qu’il progresse cette année. »glisse Antoine Arnault à l’AFP.
Le futur nouvel homme fort du PFC n’a pas souhaité dévoiler le montant de l’investissement de sa famille dans le club dans les années à venir, précisant tout de même qu’il serait « conséquent » pour un club dont le budget cette saison avoisine les 30 millions d’euros. En cas de montée, l’objectif sera d’abord de conserver sa place dans l’élite avant de pouvoir rêver de rivaliser avec le PSG. Il n’en reste pas moins que le retour d’un derby parisien (ce qui ne s’est pas produit depuis 1990), même s’il pourrait être déséquilibré au départ, servirait à dynamiser le Paris FC, tant sur le plan sportif que marketing. A terme, l’actuel pensionnaire de Ligue 2 rêve de disputer la Ligue des champions, un objectif réalisable comme le montre l’exemple du RC Lens, revenu en 2020 et qualifié pour la C1 seulement deux saisons plus tard.
« Nous voulons faire les choses progressivement, sans sauter d’étapes, c’est très important, car les incantations ne fonctionnent jamais très bien dans le football »a souligné le fils de Bernard Arnault. S’il ne peut pas rêver de titre d’emblée en Ligue 1, le club parisien peut néanmoins viser un titre de première division, en football féminin. Troisième force du championnat et sur le podium lors de chacune des trois dernières saisons, le club qui a fusionné avec Jusivy, six fois vainqueur de D1, en 2017 se rapproche d’année en année des deux ogres que sont le PSG et l’OL.
Quel projet pour développer le club ?
Dans une interview accordée à L’Equipe mi-septembre, Pierre Ferracci avouait vouloir vendre à des investisseurs « qui respectent l’ADN du Paris FC et ses racines populaires, qui mettent beaucoup l’accent sur la formation (…) avec un effort important sur le football féminin ». La feuille de route est claire et les actions conservées par l’actuel président du club soulignent cette volonté de continuité. « Nous sommes bien conscients que dans les premières années nous devrons investir et que l’investissement sera important et donc par définition non rentablea souligné Antoine Arnault auprès de l’AFP. Mais l’idée est vraiment d’atteindre une forme d’équilibre économique et de promouvoir le club, de le développer pour qu’il soit un business rentable. »
La présence du groupe Red Bull peut rassurer sur la volonté de développer la formation, devenue une marque de fabrique des clubs appartenant à l’entreprise de boissons énergisantes. Antoine Arnault a également exprimé, mercredi, son ambition de voir « 5, 6, 7 pourquoi pas 8 joueurs du centre de formation, jouent en équipe première ».
Dans le communiqué annonçant les négociations exclusives entre les parties, il était précisé que « Red Bull interviendra principalement dans la dimension sportive dans un rôle de conseil, qu’il s’agisse de renforcer la détection de jeunes talents capables d’intégrer le centre de formation ou de cibler les meilleurs profils capables de renforcer la compétitivité des équipes premières hommes et femmes. » L’arrivée de Jürgen Klopp, en provenance de Liverpool, comme directeur des activités football de la firme, suscite également l’enthousiasme, même si certains se méfient du « trading », cette tendance à faire ressortir de jeunes joueurs talentueux pour les revendre au prix fort et secouer. renforce son effectif chaque saison.
Quel stade pour le Paris FC ?
C’est l’épineuse question dont hériteront les nouveaux actionnaires. Depuis plusieurs années, Pierre Ferracci a répété à plusieurs reprises son souhait de quitter Charléty, vétuste et peu excitant pour les spectateurs avec sa piste d’athlétisme qui éloigne le terrain des tribunes. Une volonté d’autant plus renforcée que l’état du terrain a contraint à plusieurs reprises le club à devoir délocaliser ses matches à domicile.
Le club rêve de Jean-Bouin, mais aucun accord n’a encore été trouvé avec le Stade Français, actuel détenteur de la concession municipale. Plusieurs problèmes se posent dans la cohabitation, principalement ceux du calendrier et du nécessaire passage du gazon synthétique au gazon hybride. L’enceinte située à deux pas du Parc des Princes, la question du maintien de l’ordre et de la gestion des flux de supporters les jours de match se poserait si le PFC et le PSG venaient à jouer le même jour. A moins que les dirigeants qataris ne mettent à exécution leur menace de quitter le Parc, laissant un boulevard à l’implantation du Paris FC Porte d’Auteuil.