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quatre questions sur l’augmentation du salaire minimum à 1 600 euros, une mesure proposée par le Nouveau Front Populaire et qui divise

L’alliance de gauche, arrivée en tête des législatives anticipées, propose entre autres une augmentation du salaire minimum à 1.600 euros net. Quatre questions pour comprendre cette mesure qui divise les économistes.

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Le Nouveau Front Populaire propose dans son programme d'augmenter le salaire minimum à 1.600 euros net. (VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS via AFP)

Relever le salaire minimum à 1.600 euros net est l’une des propositions phares du programme économique du Nouveau Front populaire. Aujourd’hui, le salaire minimum est d’un peu moins de 1.400 euros par mois. Le projet porterait le montant à 200 euros net sur la fiche de paie, pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés. Mais il fait frémir de nombreux chefs d’entreprise et divise même les économistes.

Comment le Nouveau Front Populaire compte-t-il financer cette mesure ?

L’alliance des partis de gauche promet d’aider les très petites entreprises, celles pour qui cette hausse du salaire minimum sera la plus douloureuse. Parmi les pistes avancées par le Nouveau Front populaire : les prêts à taux zéro, grâce à un « centre bancaire public »des facilités de trésorerie temporaires et un accès facilité aux marchés publics pour ces TPE. Mais tout cela n’a pas été quantifié. « Il y aura un coût net, c’est supposé »« Cela permettra aux ménages français de toucher 10 milliards d’euros de plus, qui serviront à la consommation », reconnaît un économiste qui soutient le programme économique du NFP.

Pourquoi cette mesure est-elle critiquée par la majorité présidentielle, la droite et le patronat ?

Le salaire minimum de 1 600 euros s’annonce comme une « machine à détruire les emplois »Selon Gabriel Attal, le Premier ministre évoque même 500 000 emplois menacés. La mesure pourrait pousser certains patrons à fermer leurs portes, selon une enquête publiée par l’agence de presse Reuters. Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) il y a deux semaines. Ainsi, 14% des dirigeants assurent qu’ils cesseront leur activité, et plus d’un quart d’entre eux assurent qu’ils devront licencier une partie de leur personnel.

La Fédération du bâtiment, qui a annoncé la destruction de 25 000 au premier trimestre 2024, met en garde contre cette mesure qu’elle juge « extrême » dans le contexte économique actuel.

La question des salaires est-elle une priorité pour l’exécutif ?

L’année dernière, quand Elisabeth Borne était locataire de Matignon, la « démicardisation » C’était l’un des principaux sujets de la rentrée sociale. Un haut conseil des rémunérations a même été mis en place, car c’est un vrai sujet de préoccupation pour les salariés. Aujourd’hui, 17% d’entre eux sont payés au SMIC, alors qu’avec cette mesure ils pourraient être 20%, soit 1 travailleur sur 5 en France.

Cette mesure risque-t-elle de provoquer une nouvelle baisse du « salaire minimum » dans le pays ?

Le risque existe, mais la dynamique est déjà enclenchée depuis 2021. Le salaire minimum a été augmenté huit fois en trois ans, pour suivre l’inflation. Résultat : le salaire minimum a rattrapé celui des autres salariés, souvent plus expérimentés. Ces derniers ont parfois 10 à 30 ans d’ancienneté et leur salaire a très peu évolué. « Rester au salaire minimum pendant des années est pire que d’être payé au salaire minimum »souligne l’économiste Gilbert Cette, qui a présidé le comité d’experts sur le sujet.

C’est pourquoi la question de la mobilité salariale est également cruciale : il faut faire évoluer les minima de branche et les grilles salariales. Ces compétences appartiennent aux branches et aux entreprises concernées.

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