Quatre personnes ont été mises en examen après une opération menée entre la France et l’Allemagne contre « un réseau criminel de passeurs » des migrants entre la France et le Royaume-Uni, a indiqué lundi le parquet de Lille. Près de 80 000 euros et une vingtaine de bateaux ont également été saisis en Allemagne, ajoute la même source.
Cette vaste opération menée mercredi a visé un réseau de passeurs kurdes-irakiens, soupçonnés d’emmener des migrants irréguliers de France vers la Grande-Bretagne via la Manche, ont annoncé le même jour les autorités allemandes. Lors de ce coup de filet, cinq personnes ont été arrêtées en France et huit en Allemagne « sur la base de mandats d’arrêt européens émis par les autorités judiciaires françaises »a indiqué le parquet de Lille à l’AFP. Parmi les individus arrêtés en France, «quatre ont été mis en examen et placés en détention provisoire» le 6 décembre, a indiqué le parquet.
En Allemagne, des perquisitions effectuées au domicile des accusés ainsi qu’aux lieux de stockage identifiés par les enquêteurs, ont permis la saisie de « 21 bateaux pneumatiques, 24 moteurs, 76 gilets de sauvetage, plus de 100 pompes de gonflage, environ 70 000 euros en cash et 6 000 euros en or »» a ajouté cette source.
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« Réseau syrien et irako-kurde »
Selon le ministère français de l’Intérieur, le « Réseau syrien et irako-kurde » visé est soupçonné d’avoir organisé cette année « le transport d’au moins 300 bateaux » destiné aux traversées de la Manche. L’Allemagne est régulièrement citée par les enquêteurs comme l’une des bases arrière du trafic de bateaux pneumatiques destinés aux traversées de la Manche.
La police belge a estimé en octobre que « la majorité des équipements maritimes utilisés par les réseaux de contrebande sont commandés en Chine et transportés en Turquie, où ils sont ensuite transportés par camion et stockés en Allemagne ». Ils sont livrés via la Belgique « selon les besoins et la demande des côtes françaises »a indiqué la police dans un communiqué. Ces opérations faisaient suite à une précédente enquête menée par la Belgique, la France et l’Allemagne contre un autre réseau criminel qui avait conduit à l’arrestation de 19 passeurs présumés en février, selon la police.
Plus de 70 personnes sont mortes depuis le début de l’année en tentant de rejoindre l’Angleterre par la mer depuis les côtes françaises, faisant de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le phénomène de « petits bateaux » dans la Manche en 2018.
