L’ancienne étoile montante du rap français est jugée à Paris depuis mardi pour des faits de violences, menaces de mort et enlèvement sur six anciennes partenaires.
Six ans de prison, dont deux avec sursis, ont été requis ce jeudi contre Moha La Squale. Le rappeur est jugé depuis mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour violences conjugales et menaces de mort, dont l’accusent six anciennes compagnes.
« Double face »
Pendant près de cinq ans, entre 2017 et 2021, l’artiste, de son vrai nom Mohamed Bellahmed, a successivement soumis ses victimes à un schéma de violence très similaire, a souligné le représentant du parquet. Les jeunes femmes ont d’abord été « cajolé« , a ensuite subi des violences psychologiques (insultes, propos humiliants), des menaces de mort, et enfin des violences physiques : gifles, tirage des cheveux, strangulation, étouffement avec un oreiller, a expliqué le magistrat.
Au cours des débats, trois des six victimes présumées ont également été séquestrées par le prévenu, qui les a enfermées et leur a confisqué leurs téléphones pour les empêcher d’appeler à l’aide, a-t-elle insisté. Les six femmes ont été « à l’unanimité » Décrit le « double face» de leur ex-partenaire, en même temps «doux, gentil, affectueux» mais peut aussi «se tordre en une seconde, et devenir cette autre personne, jalouse, colérique, capricieuse, impulsive, violente et paranoïaque« , a souligné le procureur.
Une « absence totale de remise en question »
Elle a également demandé une injonction pour des soins psychologiques pour le défendeur, qui a démontré «absence totale de questionnement« , selon elle : tout au long du procès, le rappeur a répété que ses accusatrices mentaient, et a affirmé avoir été victime d’un « complot » de leur part.C’est un peu trop facile et surtout insuffisant : ce n’est pas une position qui me rassure, en termes de risque de répétition dans le futur.« , a souligné la magistrate, qui a dit espérer qu’en « En quittant la pièce, il pensa une fois aux victimes et à ce qu’il ferait à l’avenir pour s’assurer que plus rien ne se reproduise.« .
Du côté des parties civiles, ces réquisitions sont à la hauteur des sévices infligés aux jeunes femmes.Le procureur de la République a pris la mesure des faits extrêmement graves imputés à Mohammed Bellahmed. Les réquisitions paraissent lourdes mais reflètent cette violence ininterrompue au fil des années et ses actes de séquestration« , a réagi à la Figaro Mes Sarah Beaucamp et Pierre-Eugène Burghardt.
Mercredi, au deuxième jour de son procès devant le tribunal correctionnel, le rappeur s’est empêtré dans des déclarations parfois contradictoires sur ses relations amoureuses « toxiques » : il a continué à nier toute violence physique envers les plaignantes, tout en regrettant d’avoir « violé » les plaignantes.fait mal« Le procès doit se terminer vendredi, après un dernier mot de l’accusé.