Le chanteur, retraité de la vie publique il y a une vingtaine d’années, fête ce vendredi 11 octobre ses 73 ans. Malgré son absence, il n’a rien perdu de son aura auprès du public.
A l’abri des regards, à proximité des supporters. En quittant les projecteurs du show business pour une vie plus discrète au début des années 2000, Jean-Jacques Goldman n’a fait qu’asseoir davantage sa légende. Cette retraite prise en pleine gloire confère au personnage une aura de mystère et ne fait qu’entretenir, paradoxalement, l’attachement du public à celui qui fête ses 73 ans ce vendredi 11 octobre.
En témoigne le classement annuel des personnalités préférées des Français publié par le JDD, dont il occupait la première place l’an dernier. pour la septième année consécutive. La tournée L’héritage de Goldmanqui voit des artistes reprendre ses tubes sous la houlette de son ami Michael Jones, fait un carton, tout comme celui des Goldmen, groupe qui se consacre exclusivement à la discographie du chanteur.
Même fidélité chez les abonnés aux plateformes de streaming. « Il n’y a pas d’essoufflement, l’écoute est très stable », a expliqué un responsable de Deezer à BFMTV. « Cela démontre un réel attachement (de nos) utilisateurs à Goldman. » Quant à Spotify, la page du chanteur compte 1,5 million d’auditeurs mensuels, soit autant que Johnny Hallyday.
« Il n’a pas besoin du regard des autres »
Autant de preuves de l’attachement intact de la France pour cet artiste qui vit désormais entre Londres et Marseille, dont le dernier album, Chansons pour les piedsdate de 2001, et le dernier concert en 2004.
« La scène n’a jamais été l’endroit où il était le plus à l’aise », confie à BFMTV Erick Benzi, son fidèle ami et arrangeur.
« Il a appris à aimer ça en travaillant, au fil du temps, donc il prenait beaucoup de plaisir à le faire. Mais ce n’est pas un manque », poursuit-il. C’est peut-être une des raisons du retour à l’anonymat de Jean-Jacques Goldman : « Ce n’est pas comme les gens qui veulent mourir sur scène, parce qu’ils ont besoin du regard des autres. Lui n’a pas besoin du regard des autres. »
En 2011, Jean-Jacques Goldman lui-même soulevait la question dans une lettre adressée à un fan du Jura : « Une tournée d’adieu ? Je suis triste de la tristesse que (mon) absence peut provoquer, mais je sais aussi ce que la scène demande d’implication, d’énergie. , du désir, et je n’en suis plus capable (Et il me semble que ce serait trop difficile, émotionnellement aussi) », lui a-t-il écrit.
Ses lettres, comme des cadeaux aux fans
Car le chanteur, à travers ses lettres, continue de parler avec son public. Thibault Christophe en est un exemple. Ce père de famille toulousain a écrit un premier roman sur lui sous le pseudonyme de LT (Journal d’un fanéditions du Caillou) et le lui a envoyé via son fanclub. Fin septembre, il a eu la surprise de recevoir une réponse dans sa boîte mail.
« Quand je prends la lettre, quand je l’ouvre… il y a le titre JJG, et son écriture est reconnaissable ! », raconte-t-il à BFMTV. « J’ai reconnu son écriture, elle était tellement inattendue que je l’ai remise et l’ai relu plus tard pour apprécier chacun des mots. »
« Passer par les médias (pour Jean-Jacques Goldman) serait une relation quantitative », analyse-t-il. « Il adopte une approche qualitative, plus individualisée. Et quand on connaît le personnage, cela reflète sa personnalité.
« Il n’a plus l’énergie », poursuit Erick Benzi. « Il est désolé pour ses fans, mais il dit : ‘Voilà, je suis six fois grand-père, j’ai 73 ans, ma vie est belle et ça se passe bien’. (Mais) il répond toujours au mail des lecteurs !! Il passe tout son temps à répondre aux lettres des fans.
Chansons très occasionnelles
De même, des retrouvailles avec Céline Dion – dont Jean-Jacques Goldman a écrit les albums à succès Deux (1995), S’il suffisait d’aimer (1998) puis la chanson encore une soirée (2016) – lui semblent peu probables : « Je ne le vois pas écrire des chansons pour Céline (…) A ma connaissance, ce n’est pas d’actualité. »
Le chanteur continue cependant, très ponctuellement, d’écrire pour d’autres. Nous lui devons Dmots à offrir par Emmanuel Moire (2019), Nous ne le savions pas de Patrick Fiori (2020), Quand? de Trois Cafés Gourmand (2022) ou encore Pensez à nousde Gautier Capuçon (2023).
Sa dernière création connue est une chanson écrite pour la représentation d’une classe primaire de l’école Louis-Pergaud, à Vénissieux près de Lyon, en 2024. Là encore, les lettres qu’il échange avec ses fans ont été déterminantes pour la concrétisation du projet : l’enseignante, Nadia Bachmar, correspondait avec lui depuis des années lorsqu’elle lui a demandé d’écrire une pièce pour eux.