Quand Vladimir Poutine accueille les enfants d’espions russes infiltrés et qu’ils découvrent la double vie de leurs parents
Deux enfants d’espions russes ont été accueillis à Moscou et en espagnol dans le texte par le président Vladimir Poutine lui-même, quelques heures après avoir découvert la double vie de leurs parents.
Et si toute votre enfance n’était qu’un mensonge ? C’est ce qui est arrivé aux enfants d’Anna et Artem Dultsev, un couple d’espions russes revenus à Moscou dans le cadre d’un échange de prisonniers.
Les enfants d’Anna et Artem Dultsev, les espions russes en couverture rapatriés dans le cadre de l’échange de prisonniers, ne savaient pas qu’ils étaient russes jusqu’à ce que leur avion décolle pour Moscou pour l’échange, a déclaré le Kremlin. Ils ne parlent pas russe, donc Poutine les a accueillis en espagnol. pic.twitter.com/YIGX7uNupg
— max seddon (@maxseddon) 2 août 2024
Âgés de 8 et 11 ans, les deux enfants ont été accueillis par Vladimir Poutine lui-même, qui les a salués d’un « Buenas Noches » ou « bonsoir » en espagnol, et non en russe pour la simple et bonne raison qu’ils ne parlent pas russe et n’ont appris leur véritable identité que quelques heures avant leur arrivée en Russie.
Des origines inventées pour les parents
L’affaire est digne d’un film d’espionnage. En effet, leurs parents espions, Anna et Artem Dultsev, ont débarqué en Argentine en 2012, avant de s’installer en Slovénie en 2017 sous de fausses identités : l’homme se faisait passer pour Ludwig Gisch, un Autrichien né en Namibie et d’origine argentine par sa mère, tandis que sa compagne se faisait passer pour un Mexicain originaire de Grèce.
Un jeune couple argentin vivait dans une maison aux couleurs pastel à Ljubljana, dans une banlieue apparemment ordinaire. Maria Rosa Mayer Muños dirigeait une galerie d’art en ligne, tandis que son mari, Ludwig Gisch, dirigeait une start-up informatique. Les voisins de leur quartier de classe moyenne de Črnuče les décrivaient comme « normaux »… pic.twitter.com/UVtI5jO6Oy
— Ruslan Trad (@ruslantrad) 18 juin 2024
Ce n’est qu’en 2022 que les espions des services secrets russes ont été démasqués puis condamnés à plus d’un an et demi de prison pour espionnage et falsification de documents. Durant cette période, les enfants ont été placés en famille d’accueil.
C’est grâce à la fin de cette peine de prison que la famille a pu être déportée en Russie, dans le cadre d’un échange de 26 prisonniers, le plus important entre Russes et Occidentaux depuis la fin de la guerre froide, selon les États-Unis.