"Quand Tevita Tatafu parle des Bleus, ses yeux s'illuminent", raconte Grégory Patat
Les nouvelles les plus importantes de la journée

« Quand Tevita Tatafu parle des Bleus, ses yeux s’illuminent », raconte Grégory Patat

« Quand Tevita Tatafu parle des Bleus, ses yeux s’illuminent », raconte Grégory Patat

Enfin sélectionnable et sélectionné, Tevita Tatafu peut-il performer au niveau international ?

Il est encore trop tôt pour le dire mais Tevita possède des capacités techniques et physiques indéniables. Aujourd’hui, il est performant plus de 50 minutes en Top 14. Il lui manque encore le corps athlétique et physique pour le niveau international, où tout va plus vite. Il n’a pas trop de références au plus haut niveau, même s’il a disputé quelques matches de Champions Cup. La grande inconnue est sa capacité à réaliser toutes les tâches avec une intensité d’un très haut niveau. Cet appel du coach va lui donner confiance. Il sera entouré de l’élite du rugby français.

Avez-vous parlé des Bleus avec lui ?

Tevita rêve d’équipe de France ! Quand il en parle, ses yeux s’illuminent. Lors des deux derniers matches, il avait face à lui Thomas Laclayat (Racing) et Georges-Henri Colombe (La Rochelle). Deux concurrents. Il y réfléchit et répondit. C’est un jeune qui aime se mettre au défi. Il est fait pour porter le maillot de l’équipe de France. La concurrence existe mais il n’y a pas une pléthore de joueurs de Jiff dans le Top 14.

Après un début de saison compliqué, il monte en puissance face à La Rochelle et au Racing. Comment le jugez-vous ?

Il était perturbé par les rumeurs autour de lui (NDLR : son transfert à Bordeaux-Bègles). On ne connaît pas encore l’issue ni son avenir, mais il semble avoir fixé un plan d’action et il est rayonnant. On se sent plus libéré, il a le sourire à l’entraînement. Il a réalisé deux derniers matches exceptionnels. C’est notre troisième joueur en termes de mètres parcourus face au Racing. Ce sont des statistiques de trois quarts. Mais à la 45e minute, il y a toujours ce petit regard vers le banc, parce qu’il commence un peu à fatiguer (sourire).

« Son poids est un équilibre subtil à trouver entre sacrifices et plaisir »

Son poids, proche de 150 kg, suscite des interrogations. Comment abordez-vous ce sujet ?

C’est un équilibre subtil à trouver entre sacrifice et plaisir. Il fait partie de ces profils particuliers qu’il faut nourrir et entretenir. Comme Uini Atonio, à qui on ne parlait que de ça. Nous lui avons mis la pression : « Nous ne vous sélectionnerons qu’à ce poids ! » » C’était oppressant. En étant plus tolérant, en gardant les choses un peu plus calmes, quelque chose de positif a été généré. Et cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune exigence. Ce sont des profils à prendre en charge différemment. Nous essayons avec Tevita. C’est un combat quotidien. Lorsqu’il était en difficulté, il fallait augmenter certaines séances de travail. Il faut être conciliant, tout en disant stop si on sent que le joueur se met trop en danger. Dans le cas contraire, il ne pourra pas assurer les tâches et répondre aux exigences du club, du Top 14 et du niveau international.

Quel serait son poids idéal ?

140, 142 kg. Comme Uini. Mais il est capable de monter jusqu’à 149 kg. Si un jour il descend aux alentours de 138 kg, sans que cela ne lui coûte trop cher, ce sera une bonne affaire. Mais pour moi, il faut y aller étape par étape.

Mêlée, poids, jeu de course : jusqu’à présent, il a toujours su ajuster le curseur…

Lors de ma première année ici (2022-2023), il a été critiqué pour sa mêlée. Lors de la seconde, il a pris confiance. Aujourd’hui, il aime ça. C’est un jeune joueur qui a tendance à vouloir être dominant trop vite. La mêlée est gourmande en énergie. Cela, ajouté aux kilos en trop, lui coûtait très cher. On l’a vu porter moins le ballon et gratter. Quand il met tout en place et qu’il est en bonne forme, il est bon en mêlée et dans le jeu. Il ne faut pas oublier qu’il est encore un jeune adulte. Cette année, nous avons une diététicienne parmi nos collaborateurs. Il commence à prendre conscience de tout. Résultat, il a perdu du poids, ses performances sont positives et il retrouve le sourire. C’est l’effet boule de neige.

Quitter la version mobile