quand Margaret Atwood, l’auteur de The Handmaid’s Tale, a vu son livre insulté par un partisan de Trump
Dans son livre, adapté plus tard en série, l’auteure raconte la montée du fondamentalisme religieux en Amérique et la perte des droits des femmes.
On peut toujours compter sur des gars au hasard sur X/Twitter pour afficher leur misogynie avec une confiance en soi qui défie toute croyance. Le dernier à se ridiculiser, quelqu’un du nom de @FacesOutOfContext, remporte certainement la médaille du mansplaining de la semaine.
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Le 1er novembre, l’auteur de Le conte de la servante (La servante écarlateen français) Margaret Atwood a partagé sur le réseau social un dessin de presse de l’artiste Mike Luckovich. On y voit les célèbres « servantes », vêtues de leur longue cape rouge et de leur coiffe blanche qui les oblige à baisser les yeux, faire la queue pour voter et sortir de l’isoloir en femmes libres, laissant sur le sol le symbole de leur oppression. sol.
Car depuis sa dernière présidence de 2017 à 2021, l’empreinte de Donald Trump sur les droits des femmes se fait encore sentir. Et sa récente réélection est considérée comme un nouveau coup porté à leur autonomie et à leurs libertés. Publié en 1985 puis décrit comme un roman dystopique, Le conte de la servante était avant tout un avertissement. Ce dessin partagé par Margaret Atwood encourageait donc les Américaines à se libérer par le vote.
Mais le partisan de Donald Trump, @FacesOutOfContext, a voulu corriger l’auteur – celui qui a imaginé cette Amérique où les femmes étaient asservies par une théocratie masculiniste, mises en castes en fonction de leur fertilité et dont certaines sont destinées à être violées rituellement – sur quoi son propre livre le décrit et parvient à être islamophobe du même coup. L’homme courageux a rapidement supprimé son tweet, mais les captures d’écran existent :
« L’auteur de ce livre a utilisé l’Islam, et non le christianisme, comme modèle pour son monde imaginaire. C’est évidemment vrai car cela ressemble à la culture et à la loi islamiques, et non chrétiennes. »
Gonflé. Margaret Atwood a en effet toujours affirmé que son livre était nourri de toutes les formes d’oppression subies par les femmes à travers le monde. Les exemples ne manquent pas. En revanche, si notre petit masculiniste avait lu Le conte de la servanteou même vu la série, il saurait que le régime totalitaire et patriarcal de Galaad est tenu d’une main de fer par des hommes de foi chrétienne, et que leur modèle de société s’inspire d’interprétations rigoureuses de l’Ancien Testament.
De plus, et c’est l’une des nombreuses répercussions du dernier mandat de Trump, Le conte de la servante fait partie de la liste des livres interdits dans les bibliothèques de certains États républicains. Une bien triste ironie.
En France, Le conte de la servante est disponible dans toutes les bonnes librairies, et la série Bruce Miller est visible sur Canal+ et Prime Vidéo.