On était venu assister à l’histoire d’un « crack », celui de la messagerie ultra-sécurisée PGP sur laquelle le principal accusé a saisi la cour d’assises dans l’affaire du double assassinat commis le 5 décembre 2017 à l’aéroport de Bastia. -Poretta. Il y en a une seconde : celle de la solidarité entre les prévenus détenus, qui, la semaine précédente, avaient décidé à l’unanimité de récuser leurs avocats et de ne plus assister à l’audience après le refus du tribunal de leur demande de renvoi.
Jacques Mariani, 58 ans, dont trente-huit ont déjà passé derrière les barreaux, a de nouveau désigné ses trois conseils pour se faire représenter, choisissant lui-même de rester dans sa cellule de la prison des Baumettes. Lundi 27 mai, après les longues circonlocutions d’un de ses avocats, Hédi Dakhlaoui, pour justifier son retour sur le banc de la défense, le président, Jean-Yves Martorano, a sobrement pris acte de cette volte-face qui fracture la défense. Place au témoin du jour, l’informaticien qui a changé la face de cette affaire.
L’ancien gendarme, qui a créé un laboratoire privé spécialisé dans le traitement des supports numériques, avait déjà une expertise reconnue dans la recherche de données supprimées et effacées sur les téléphones portables, les ordinateurs ou les clés USB. Mais dans le cas du double assassinat de Bastia-Poretta, il a réalisé un exploit dont les enquêteurs et juges d’instruction n’osaient pas rêver.
Il a réussi, pour la première fois, à décrypter les clés de cryptage de téléphones réputés inviolables, saisies lors de perquisitions ou lors de l’arrestation de plusieurs des accusés dans une affaire de trafic de drogue, dont les frères Richard et Christophe Guazzelli. Un monde s’est ouvert : annuaire de contacts, contenu des messages échangés, révélant à la fois leur participation à un trafic international de drogue valant plusieurs dizaines de millions d’euros – pour laquelle ils ont été respectivement condamnés à huit et dix ans de prison. l’emprisonnement en appel en juin 2023 – et la préparation méthodique de la vendetta du 5 décembre 2017.
« On va vous garder un petit moment car votre expertise est très importante », a prévenu le président Martorano en accueillant le témoin, qui témoigne par vidéoconférence. Par mesure de sécurité, l’ancien gendarme ne se déplace plus physiquement dans les prétoires depuis que son laboratoire, situé à quelques dizaines de kilomètres de Marseille et utilisé dans de nombreuses affaires de trafic de drogue, a été la cible d’un incendie criminel dans la nuit du 13 au 14 février. Le laboratoire a depuis déménagé et l’enquête est en cours pour identifier les trois hommes cagoulés surpris par des caméras de surveillance pénétrant par effraction dans les locaux, les aspergeant d’un produit inflammable et lançant des engins incendiaires, avant de s’enfuir dans une voiture volée.
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