Les nombreux moyens de recherche n’avaient pas permis de retrouver le corps de Lucas Tronche disparu en mars 2015. La découverte des restes du petit Emile à seulement un kilomètre du domicile familial pose question.
C’était un « Affaire classée », une affaire non résolue restée mystérieuse pendant plus de six ans. Un adolescent a disparu en mars 2015 à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, sans laisser la moindre trace, déclenchant une grande émotion et de vastes opérations de recherche au cours desquelles les enquêteurs ont passé la région au peigne fin.
A l’âge de 16 ans, le 18 mars 2015, Lucas Tronche n’est pas rentré chez lui le soir après une baignade. « Quand il était temps de partir, il n’était pas prêt. Il m’a dit : vas-y, je ferme la porte ! son frère témoigne alors auprès de sa mère qui est inquiète. Lucas a disparu et ne répond pas à son téléphone. Aucun signe des hôpitaux non plus.
De là, la police a été alertée et les recherches ont commencé. Jusqu’à 3h30 du matin, la police, les parents de Lucas et son frère ont recherché l’adolescent. Le lendemain, des chasses sont organisées, mais sans résultat. La recherche est intense. Les militaires participent aux vastes recherches mises en place, jusqu’à 4 kilomètres autour du domicile familial. Le cours d’eau voisin est étudié. Un hélicoptère à vision thermique est même déployé. En vain.
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Les enquêteurs se penchent ensuite sur la personnalité de Lucas, amateur de vidéos de survie en pleine nature. L’enquête se penche également sur une éventuelle piste criminelle. Un appel à témoins concernant « un étranger » repéré dans le quartier par un habitant le jour de la disparition de Lucas est lancé. Il est chauve, a les joues légèrement enfoncées et porte deux tatouages sur les avant-bras, a indiqué la police. Il circulerait dans une Citroën AX bleu clair immatriculée dans l’Hérault. L’individu a été rapidement retrouvé mais la piste n’a pas été concluante.
Une zone examinée par les chiens
C’est finalement plusieurs années plus tard qu’un nouveau juge d’instruction ordonne une nouvelle perquisition dans certaines zones qui auraient pu être peu étudiées. Non loin de la maison de Lucas, sur le sommet du «Mas jaune», sur le territoire même de la commune, les pompiers descendent en rappel une falaise. Ceci n’a pas fait l’objet de recherches approfondies, étant donné «presque impossible d’accès», a déclaré le procureur. L’avocat des parents avait signalé que la zone avait été examinée par des chiens, précisé à l’époque. Bleu de France.
Finalement, un sac à dos, un téléphone portable et des ossements y ont été retrouvés. Les tests ADN confirment qu’il s’agit des restes de l’adolescent. Le téléphone correspond également à celui de Lucas Tronche. « La configuration du terrain peut conduire à une chute accidentelle »avait alors évoqué le procureur, d’autant plus que l’adolescent connaissait bien les lieux, s’y rendant régulièrement avec son père.
Ce précédent résonne évidemment après la découverte des ossements appartenant au petit Emile disparu le 8 juillet 2023 à seulement un kilomètre du domicile familial. Une zone qui avait été « archi-fouillé » selon les propos du maire de la commune de Vernet, recueillis par Le Figaro. L’enquête avait été étendue aux actes criminels « enlèvement » Et « séquestration » après de longues recherches dans toute la zone sans trouver le moindre élément. L’investigation et l’analyse des os devront désormais déterminer si les recherches ont eu lieu l’été dernier à côté du corps de l’enfant.
« Soit les lieux sont ceux du décès de l’enfant, et là on aurait l’hypothèse d’un accident ou d’une fugue de sa part. Soit ce n’est pas le cas et cela veut dire que quelqu’un a transporté les ossements.”a résumé l’ancien procureur général Jacques Dallest dans un entretien avec Provence. « Le corps a été découvert à environ un kilomètre de là. Réalisez-vous le rayon que cela représente ?, a-t-il également pris soin de souligner. Et dans l’affaire Lucas Tronche, « Je pense que nous avions bien fouillé les lieux à ce moment-là. Il faut toujours être prudent »a également rapporté l’ancien procureur.