Quand les lauréats du Festival de Cannes ont failli être gâtés par une tempête

Cette année-là, la deuxième édition du Festival de Cannes se terminait en beauté : Yves Montand jouait aux boules sur la Croisette, Jean Mineur inventait son petit publicitaire, le Palais des Festivals n’était pas tout à fait terminé (mais les ouvriers s’activaient), et l’architecte, Maurice Gridaine, s’inquiète. La remise des prix doit avoir lieu ce dernier jour, le 25 septembre 1947. Annette Poivre, qui interprète une employée du métro dans « Antoine et Antoinette » de Jacques Becker, s’amuse des blagues de son camarade, un jeune comédien qui fait ses débuts, Gérard Oury. Gaby Morlay, vedette des « Amants du pont Saint-Jean » d’Henri Decoin, fait patienter les journalistes.

Ils sont rares, la cinquantaine à peine, acculés par une jeune attachée de presse, Christiane Rochefort. Celui-ci est vif, amusant, bambocharde, tête de mulet. Bientôt, elle écrira des romans dits « légers » dans le f