Dans une lettre adressée à Carlos Tavares, le syndicat des concessionnaires Stellantis aux États-Unis pointe du doigt un désastre si la politique du groupe reste la même.
Aux États-Unis, les choses ne vont pas bien pour les marques du groupe Stellantis. En particulier, les marques américaines Jeep, Ram, Dodge et Chrysler ont toutes vu leurs ventes chuter au premier semestre 2024. Alors pour les concessionnaires du groupe, dont la naissance remonte à 2021 lors de la fusion entre Fiat-Chrysler Automobiles et PSA, il est temps de le faire savoir. C’est ainsi que le 10 septembre 2024, une lettre ouverte dénonçant les conditions de travail a été envoyée par tous les distributeurs des marques appartenant au groupe franco-italo-américain. Et plus précisément signée par Kevin Farrish, président du NDC (Stellantis National Dealer Council), avec Carlos Tavares comme unique destinataire.
« Un état anémique et diminué »
Si le PDG du groupe est directement attaqué dans cette lettre, c’est pour diverses raisons. A commencer par « une stratégie faite de décisions à court terme », qui aurait surtout eu pour conséquence une hausse des bénéfices l’an dernier. Et accessoirement la rémunération du PDG, en partie calée sur les résultats du groupe. Mais dans le même temps, les distributeurs américains ajoutent que ces mesures n’ont fait que réduire la part de marché du groupe et nuire aux différentes marques.Les distributeurs parlent même d’une «détérioration rapide» de ces derniers.
Voici un extrait de la lettre : « La part de marché de vos marques a été réduite de près de moitié, le cours de l’action Stellantis est en chute libre, des usines ferment, des licenciements sont en cours et des dirigeants clés quittent l’entreprise. Poursuites judiciaires des investisseurs, poursuites judiciaires des fournisseurs, grèves : les conséquences s’aggravent. Votre propre réseau de distribution, votre organisation de concessionnaires, est devenu anémique et diminué. »
Nouveaux investissements annoncés
Face à ces accusations de « choix désastreux », Stellantis a réagi. D’abord en s’interrogeant sur la manière, en l’occurrence personnelle et publique, des attaques. Le groupe affirme ensuite avoir mis en place en août un plan d’action élaboré directement avec les concessionnairesEt les premiers effets positifs ont été constatés cet été avec des ventes en hausse de 21% entre juillet et août.
Actuellement en déplacement à Détroit, dans le Michigan, Carlos Tavares devrait rencontrer les auteurs de cette lettre pour en discuter ce jeudi 12 septembre. D’ailleurs, peut-être les a-t-il déjà écoutés puisqu’une annonce vient d’être faite sur un investissement de 406 millions de dollars dans trois usines du groupe dans le Michigan pour produire des véhicules électriques aux côtés de modèles thermiques. De quoi redresser le tableau dressé par les distributeurs ?
Maël Pilven
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Publié le 12/09/2024 à 14h45