Le Comité International Olympique était présent en rangs serrés pour saluer la vie de Coubertin au service de l’Olympisme. En revanche, pas de ministre des Sports.
« Les Français devraient être fiers de Pierre de Coubertin !», lance Thomas Bach, le président du Comité international olympique, devant un public nombreux, ce dimanche en fin d’après-midi dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. C’est précisément ici, sous la fresque panoramique de Puvis de Chavanne, que le refondateur des Jeux annonçait la création du Comité International Olympique, le 23 juin 1894, il y a cent trente ans. Tony Estanguet a compris l’enjeu symbolique de cet hommage discret. Plutôt que d’assister au passage de la flamme olympique au sommet du Mont Blanc, il est venu saluer l’héritage de Coubertin.
« Ce n’est pas seulement l’homme qui a créé le CIO et fixé les règles, mais aussi conçu les anneaux, inventé la flamme, créé le premier village olympique à Paris en 1924, et les Jeux olympiques d’hiver… il n’a jamais cessé d’innover, de s’améliorer, pour finalement imposer la neutralité de notre organisation, une condition de notre existence, qui est aussi», rappelle le président du comité d’organisation français des jeux de 2024.
C’est l’association de la famille Pierre de Coubertin qui a récolté les fonds. Et surprise ! Ce sont des hommes d’affaires indiens qui ont fourni les fonds qui ont rendu l’événement possible, car l’Inde sera bientôt candidate à l’accueil des Jeux. L’événement a été grandement applaudi par un parterre de connaisseurs, parmi lesquels les descendants du baron de Coubertin, des invités de marque, dont Charlène de Monaco, ex-olympienne, et de nombreux étudiants.
Reconstitution théâtrale
A 31 ans, Coubertin a donc choisi de reconstruire le sport depuis la plus célèbre université de son pays. Reconstitution théâtrale de Coubertin à 31 ans, concert de l’orchestre universitaire. « Ce n’est pas un hasard si Coubertin avait choisi ce lieu de culture pour donner vie à son ambition d’une compétition nouvelle et apaisée.« . Entre la VIIe Symphonie de Beethoven puis l’Hymne à la joie, on a vu deux futurs candidats aux concours de « Break dance » – ou danse brisée, comme a tenté de traduire l’animateur de la soirée – réaliser une prestation digne d’un spectacle de danse contemporaine. .
Thomas Bach a rappelé cette phrase du fondateur des Jeux Olympiques : «Les Jeux Olympiques sont à la fois un pèlerinage vers le passé et un acte de foi en l’avenir« . Ce soir-là, dans l’émotion du souvenir, chacun a évoqué les tempêtes guerrières qu’avait connues Coubertin, soulignant le parallèle avec l’année 2024. C’est l’historien et académicien Pascal Ory qui a conclu les hommages en proposant une analyse de la philosophie de Coubertin. « Une philosophie d’action au service d’un idéal international et pacifiste, il a rappelé, écarter la nuée de reproches et de critiques formulées par la gauche radicale.
«C’était un aristocrate et il déduisait de son éducation que la guerre et les duels pouvaient être surpassés dans la compétition sportive. La sauvagerie serait sublimée dans le jeu sportif et sous le regard d’un arbitre« . Bref, « notre époque doit se retrouver en lui, y compris dans ses contradictions qui sont évidemment les nôtres« . Malgré l’absence du ministre des Sports, et aucun représentant du gouvernement, l’Assemblée était cobertinienne ce dimanche soir à la Sorbonne.