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Quand la gauche voit en Macron un nouveau Mac-Mahon

Emmanuel Macron à l'Elysée, le 27 août 2024.

Patrice de Mac-Mahon, 1808-1893. L’année scolaire n’a pas encore commencé, mais à gauche, les dirigeants politiques ont déjà fouillé dans leurs manuels d’histoire pour trouver trace de cet ancien président de la République têtu et peu glorieux et de son mandat interrompu (1873-1879) à la tête du pays.

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Un épisode lointain dont plusieurs élus comme Manuel Bompard (La France insoumise) et Marine Tondelier (Les Ecologistes) se servent comme d’une arme dans leur bataille contre Emmanuel Macron. Certains surnomment même désormais le chef de l’Etat « Mac Macron ». Espérant qu’il soit lui aussi contraint de renoncer au pouvoir.

Les références à MacMahon ont commencé à fleurir en juin, lorsque Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale. Cette décision brutale a rappelé une première dissolution hasardeuse, celle décidée par l’ancien maréchal en 1877.

Depuis, le résultat des élections législatives et surtout la manière dont le chef de l’Etat a refusé de désigner à Matignon le candidat issu de la coalition arrivée en tête ont renforcé le parallèle historique. « Le coup d’État de Macron du 26 août 2024, excluant la nomination d’un gouvernement de Nouveau Front populaire (PNF)commence à ressembler au « demi-coup d’État » de Mac-Mahon cent quarante-sept ans plus tôt, juge Céline Malaisé, conseillère régionale communiste (PCF) d’Ile-de-France et professeur d’histoire.

Les avertissements de Victor Hugo et de Léon Gambetta

Dans les deux cas, une grave crise oppose l’Assemblée nationale au président de la République. En 1877, tout commence le 16 mai. Ce jour-là, alors que les électeurs ont envoyé une nette majorité républicaine au Parlement l’année précédente, Patrice de Mac-Mahon croit pouvoir imposer ses vues. Il contraint le républicain Jules Simon, qui dirige le gouvernement mais ne lui convient plus, à démissionner et nomme à sa place un monarchiste de droite, le duc Albert de Broglie. Tollé des députés, qui rejettent « la politique de réaction et d’aventure » qui leur est promis. Léon Gambetta, le chef de file de la gauche, fait voter une motion refusant la confiance au duc de Broglie. Face à ce blocage, Mac-Mahon décide de dissoudre la Chambre des députés.

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Au Sénat, Victor Hugo s’alarme de l’impact de cette dissolution sur l’économie : « Soudain, le crédit est perturbé, la confiance disparaît, les commandes cessent, les usines ferment, les manufactures ferment », Il décrit. Surtout, il met en garde le président : « Dans trois mois, le suffrage universel vous rendra cette Chambre. La même. Pour vous, en pire. Pourquoi ? Parce que ce sera la même chose. » Un peu plus tard, le 15 août, Gambetta promettait également, lors d’un discours prononcé à Lille, une violente riposte contre Mac-Mahon et ses amis : « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-moi, messieurs, il faudra se soumettre ou démissionner. »

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Cammile Bussière

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