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Quand la Chine tentera-t-elle de s’emparer de Taïwan ?

Les deux mandats de la présidente sortante de Taïwan, Tsai Ing-wen (2016-2024), ont été tendus avec la Chine, mais ils ne pouvaient être rien comparés à celui entamé par son successeur, Lai Ching-te, investi officiellement lundi 20 mai. De l’autre côté du détroit, le président chinois Xi Jinping a promis de rattacher politiquement l’île au continent par des moyens pacifiques si possible, mais par la force si nécessaire. Sans cesse répétée, cette ambition crée une forme d’obligation d’agir.

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L’obsession remonte à la fin de la guerre civile chinoise (1927-1949) et à la fondation de la République populaire en 1949 : le retrait de Chiang Kai-shek à Taiwan donne lieu à la coexistence de deux entités prétendant gouverner la Chine. Elle n’est donc pas seulement géographique, mais aussi politique, historique : la Chine communiste s’est construite autour de la nécessité de clore ce chapitre, tache originelle de la prise de pouvoir du Parti communiste chinois, qui n’était pas complète.

Or, selon Xi Jinping, cette mission historique « ne peut pas être transmis de génération en génération ». C’est un élément central du grand « renouvellement » Chinois qui a justifié la levée, en 2018, de la limite à deux mandats présidentiels. Dès lors, comment un président tout-puissant pourrait-il passer trois, voire quatre mandats, voire vingt ans, au pouvoir, sans résultats concrets sur la question présentée à sa population comme la plus décisive ? Ce constat a de quoi inquiéter les Taïwanais.

Option politique

A partir de là, une date a été fixée, la « fenêtre Davidson ». Avant de quitter son poste en 2021, le chef du commandement américain pour l’Indo-Pacifique, Philip Davidson, a déclaré au Congrès américain que  » la menace (était) manifeste au cours de cette décennie, en fait ces six prochaines années », estimant que la Chine voulait être militairement capable d’envahir l’île en 2027. Son successeur a également réitéré cette date. Mais, selon des médias américains, dont NBC, lors de sa rencontre à San Francisco avec le président des États-Unis, Joe Biden, en novembre 2023, Xi Jinping lui aurait déclaré que, si la Chine entend prendre Taïwan, l’option politique reste privilégiée. la voie militaire et que le moment n’a pas été fixé.

L’affaire dépend fortement de l’évaluation des risques par M. Xi. Son parcours l’a convaincu qu’une manœuvre audacieuse peut jouer contre les Occidentaux qui préfèrent le confort au conflit et qu’il faut savoir assumer le prix de ses objectifs politiques. Depuis que le dirigeant est arrivé au pouvoir à l’automne 2012, la Chine a construit des îles artificielles sur des îlots contestés dans la mer de Chine méridionale ; il a envoyé probablement un million de Ouïghours dans des camps d’internement à partir de 2016 et a mis en œuvre des méthodes continentales à Hong Kong en 2020 pour faire taire la dissidence. Malgré cette escalade répressive, la part de la Chine est passée de 20 % à 30 % dans la production manufacturière mondiale entre 2012 et 2021.

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Cammile Bussière

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