quand familles, amis et collègues sont divisés sur la situation politique actuelle
La dissolution du 9 juin et la campagne législative ont divisé l’opinion publique et se sont immiscées jusque dans les relations familiales, amicales et professionnelles.
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Les amitiés, les familles et les relations de travail sont bouleversées par la dissolution du 9 juin, la campagne législative et la situation politique actuelle. S’il y a place au débat, jusqu’où peuvent nous mener ces désaccords politiques avec nos proches ? Antoine, un électeur interrogé par franceinfo, a été très agacé lorsqu’il a découvert que son meilleur ami avait changé de camp politique. « Nous avions tous les deux voté à gauche depuis de nombreuses années. Aux élections européennes, quand il a voté pour l’extrême droite, j’étais un peu énervé, je n’ai pas forcément compris sa position… », il dit.
« Nous avons eu des discussions très animées. Cela m’énerve car, forcément, est-ce qu’on est obligé de mettre de côté nos amis dès qu’ils ont des pensées politiques différentes des nôtres ? Faut-il d’ailleurs passer à autre chose ? », se demande Antoine. Je reste tolérant avec lui car je pense qu’il a fait une erreur. Mais à long terme, si nous continuons à être en désaccord, j’ai peur que ce soit la fin d’une amitié. »
Pour Charlotte, c’est le groupe familial Whatsapp qui est devenu une pente glissante. « Nous avons été obligés de censurer les discussions politiques. Ils sont bannis du groupe car ils créent des disputes, note-t-elle. Personnellement, j’ai déjà quitté le groupe une fois par colère, c’est un peu ridicule comme ça mais c’était à cause de Greta Thunberg. Il y avait une caricature, ils l’ont transformée en nazi sur une photo, je n’ai pas trouvé ça drôle du tout. Alors je suis sorti de là en les traitant tous de fascistes. Et puis finalement j’y suis retourné car ça reste un groupe familial où on partage des photos, des événements importants les uns pour les autres. »
La dissolution entraîne cependant de nouvelles provocations, suivies de gestes d’apaisement : « En général, il y a toujours un oncle qui jette une photo d’un chat en disant : ‘ça y est, on peut se calmer’. Nous avons mis un petit chaton.
« Pour ma part, ça pourrait être un sujet de rupture avec ma famille donc je préfère éviter ces sujets, c’est trop superficiel. »
Et puis il y a ceux qui vivent en couples politiquement « mixtes ». Bruno a toujours voté à droite républicaine, alors que sa compagne se revendique socialiste. Tous deux remettent en cause l’alliance Ciotti-RN et le Nouveau Front Populaire. « Nous avons toujours été tous les deux plutôt modérés. Si l’un ou l’autre est prêt à continuer à soutenir son parti malgré les alliances, on accuse l’un ou l’autre d’une dérive idéologique qui n’est pas là, en toile de fond ! »
De vrais désaccords, mais pas de quoi remettre en cause leurs cinq années d’histoire. « Cela a toujours fait partie du contrat, nous avons toujours été clairs sur ce qui nous rassemble et ce qui nous divise et nous recherchons la richesse dans les points qui nous divisent, assure Bruno. Nos entourages respectifs disent encore ne pas comprendre cet ovni politique. Je pense qu’on est resté dans une forme de modération, pas comme le reste de la classe politique. »