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Quand de simples étudiants battent le record des plus grands

Le 0/100 km/h est une valeur systématiquement rappelée par tous les essayeurs Caradisiac lorsqu’ils testent une voiture. Et s’il ne constitue pas la référence ultime pour une voiture (les accélérations de 80 à 120 km/h sont au moins aussi parlantes), ce départ arrêté reste un bon indicateur pour juger de la puissance d’une voiture. Les constructeurs travaillent donc à l’améliorer et à considérer qu’en dessous de 5 secondes, une voiture peut être considérée comme musclée.

Cette bataille des 100 est d’autant plus acharnée lorsqu’il s’agit de gros moteurs ou de supercars dont les motoristes s’efforcent de repousser les limites. Mais ceux de Tesla ou Rimac ont été battus à leur propre jeu, non pas par des concurrents, mais par des étudiants qui ont renvoyé ces super pros de l’optimisation à leurs études.

Mieux qu’une Rimac Nevera

Ce cercle de futurs ingénieurs s’appelle l’Academic Motorsports Club Zurich (AMZ) et regroupe des étudiants suisses des universités de Zurich et Berne. Mais ils n’ont pas cherché à rivaliser avec la Tesla S Plaid et ses 2,5 secondes pour atteindre les 100 km/h, ni même avec les 1,8 seconde de la Rimac Nevera. Ils voulaient s’attaquer à quelque chose de bien plus fort, et de plus amateur : l’université allemande de Stuttgart, dont les étudiants avaient donné une raclée à l’ensemble du monde automobile, en concevant, en 2022, un prototype capable de réaliser l’exploit en 1,461 seconde. Un record dûment homologué.

Les étudiants ingénieurs ont donc travaillé et ont présenté l’année dernière Mythen. Une voiture, ou plutôt un drôle de kart qui ne doit pas son nom à une contraction de mythe et mitaine, mais qui désigne un sommet alpin en Suisse, évidemment.

Accélération : quand de simples élèves battent le record des plus grands

Accélération : quand de simples élèves battent le record des plus grands

La bande s’est mise au travail et le résultat est une machine électrique qui ne pèse que 140 kg. Un poids obtenu grâce à l’aluminium et au carbone utilisés pour la conception. Pour propulser l’engin poids plume, quatre moteurs électriques (un pour chaque roue) sont utilisés pour une puissance totale de 326 ch. Un rapport poids/puissance plutôt très honorable de 2,30 ch par kilo.

Pour maintenir l’ensemble au sol, les jeunes ont pensé au bon vieux Gordon Murray. L’ingénieur sud-africain avait installé un aspirateur à l’arrière d’une Brabham F1 de la fin des années 70. L’appareil aspirait l’air sous la voiture pour créer un effet de succion et coller la voiture à la route.

326 ch et un aspirateur

Quelques décennies et évolutions plus tard, le Mythen est prêt. Sur une piste fermée, une étudiante prend le volant. Kate Maggeti s’attache, car l’accélération qu’elle s’apprête à connaître est plus proche de celle d’un pilote de chasse que de celle d’un conducteur de voiture électrique, fût-ce une Tesla. Elle absorbe 3,81 G et se retrouve propulsée à 100 km/h, soit seulement 12,3 m plus loin. Le chrono tombe et le record avec : le Mythen atteint cette vitesse en 0,956 seconde.

Evidemment, cette voiture ne sera jamais produite en série. Certes, son autonomie évidemment ultra-limitée et son homologation impossible en font une machine de laboratoire plutôt qu’une véritable voiture. Mais les grandes marques désireuses d’améliorer les performances de leurs modèles feraient bien de transmettre les CV des étudiants qui ont travaillé sur la Mythen à leurs DRH.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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