Les Américains sont appelés aux urnes le 5 novembre pour départager Kamala Harris et Donald Trump.
Il faudra sans doute être patient : les deux candidats sont tellement au coude-à-coude que le résultat ne pourrait être connu que plusieurs jours plus tard.
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Élection présidentielle américaine
Une élection sans vainqueur ? L’hypothèse d’un vote ne parvenant pas à départager Kamala Harris et Donald Trump au soir du 5 novembre fait son chemin. Cela pourrait même prendre plusieurs jours pour connaître le résultat final. En cause : des « swing states » plus indécis que jamais, mais aussi des retards liés au système de vote dans certains États.
Dans les États profondément divisés entre républicains et démocrates, où les marges sont très étroites, le verdict tarde à venir. Et ce, même avec beaucoup moins d’habitants. « Plus les élections sont proches, plus cela prend du temps. »avait reconnu lors des élections de 2020 Kathy Boockvar, secrétaire d’État de Pennsylvanie.
Vers un recomptage des bulletins de vote ?
Pourtant, le scrutin de 2024 s’annonce particulièrement indécis. Les sondages ne parviennent quasiment plus à départager les deux candidats. Les enquêtes d’opinion semblent certes donner un léger avantage à Donald Trump, mais cette avance se situe systématiquement dans la marge d’erreur des sondages, qu’il convient, comme toujours, de prendre avec des pincettes.
Si ce très faible écart se confirme lors des urnes, les deux rivaux devront faire preuve de patience : il pourrait y avoir des recomptages des scrutins localement, ou des résultats si serrés dans certaines circonscriptions qu’un second tour pourrait être organisé. Ceci est également prévu par certains États : dans le Wisconsin, les règles électorales permettent à un candidat en retard de moins de 1 % des voix de demander un recomptage. L’État prend en charge les frais si la différence est inférieure à 0,25 %.
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Conséquence de ces recours : les délais pour savoir qui gagne ne cessent de s’allonger. Ce fut par exemple le cas en 2020, dans le Michigan. Le camp de Donald Trump avait demandé de suspendre le dépouillement et d’obtenir un «nouvel examen« des bulletins déjà enregistrés.
Le risque d’un 5 novembre sans vainqueur est également lié aux méthodes utilisées par les différents Etats américains pour organiser le vote. Ces derniers ont en effet fixé des règles différentes sur les délais de réception des bulletins de vote par correspondance, notamment ceux envoyés par les militaires et autres citoyens américains résidant à l’étranger.
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Élection présidentielle américaine : ils peuvent faire basculer l’élection, que sont les « swing states » ?
Prenons l’exemple de la Caroline du Nord : dans ce « swing state », tous les votes envoyés par correspondance sont acceptés jusqu’au 14 novembre. À une condition : qu’ils soient affichés au plus tard le jour du scrutin, le 5 novembre. Cependant, certaines autorités locales, qui peuvent décider comment se déroulera le dépouillement, préférez attendre que tous les bulletins soient arrivés avant de commencer le dépouillement. Au Nevada, autre État crucial où la course est serrée, les bulletins de vote reçus jusqu’au 12 novembre seront comptés, à condition qu’ils aient été postés avant le 5 novembre.
Les bulletins dits « provisoires » entraînent également des retards. Ils sont fournis aux électeurs en cas de doute sur leur inscription et doivent donc ensuite être vérifiés. Enfin, la plupart des États autorisent les parties à observer les résultats, mais là aussi, les litiges ont déjà retardé le processus. A Philadelphie notamment, les partisans de Donald Trump avaient réclamé en 2020 de pouvoir se rapprocher au plus près de la limite fixée à 4,5 mètres en raison des risques de propagation du Covid.