QS veut une enquête sur les conditions de travail chez Amazon

Suite à des dénonciations d’employés sur les mauvaises conditions de travail chez Amazon, le parti Québec solidaire demande au ministre du Travail, Jean Boulet, de lancer une enquête sur les pratiques du géant américain en sol québécois.
«Ça m’inquiète de voir qu’une entreprise aussi populaire au Québec ne semble pas trop se soucier de la santé et de la sécurité de ses employés», soutient le député d’Hochelaga, Alexandre Leduc en entrevue avec le Enregistrer.
M. Leduc a donc envoyé mercredi une lettre au ministre du Travail, Jean Boulet, pour l’exhorter à enquêter sur Amazon et demander à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) d’en faire autant.
Il y a une dizaine de jours, des employés et ex-employés d’Amazon à Montréal sont sortis en public pour dénoncer le rythme de travail « infernal » auquel ils étaient soumis.
Certaines personnes ont affirmé avoir subi des représailles après avoir interjeté appel auprès de la CNESST.
« Il semble y avoir un système organisé qui ne se soucie pas de la santé et de la sécurité des employés. Ils ont leur propre système de santé avec une infirmière ou un médecin à domicile et cela ne vous dit pas que vous devez déclarer votre accident du travail », rappelle M. Leduc.
Ces révélations rejoignent les faits rapportés par notre Bureau d’enquête dans le documentaire L’envers d’Amazonpublié en juin 2021.
Ces allégations ont toutes été contestées par le géant américain.
Campagne d’organisation
« Les ouvrières et ouvriers d’Amazon sont des esclaves salariés », a déclaré David Bergeron-Cyr, vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), il y a dix jours.
Ce syndicat tente depuis le printemps dernier de syndiquer les employés de l’entrepôt d’Amazon à Lachine. Selon la CSN, Amazon utilise des pratiques illégales pour freiner la constitution d’un syndicat, notamment en intimidant.
« Les lois québécoises s’appliquent à toutes les entreprises qui font affaire avec nous, qu’elles soient basées à Québec ou à Seattle », rappelle le député d’Hochelaga dans sa lettre.
Devant les allégations, le ministre Boulet a le devoir d’initier une enquête et il ne devrait pas attendre la fin de la campagne de syndicalisation pour agir, croit M. Leduc.
« L’enquête est essentielle. Il faut avoir la vraie image de la situation et si l’enquête donne des résultats douteux, j’espère que le ministre s’en saisira et appliquera des sanctions », lance le député.
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