Qonto, Ledger et Younited Credit, trio de tête de l’écosystème fintech en France
Depuis sa série D de 486 millions d’euros en janvier 2022, presque rien n’a tenu tête à Qonto. Avec une valorisation de 4,4 milliards d’euros avant que la crise du financement ne frappe la tech au deuxième trimestre 2022, la néobanque B2B ne cache pas ses ambitions et se positionne parmi les acteurs consolidant l’écosystème fintech. Sa récente acquisition de Regate en est une illustration.
Dans ce contexte, il n’est pas surprenant de retrouver Qonto sur la première place du podium de la 3ème édition du classement Fintech 100 de Truffle Capital et Finance Innovation, réalisé en partenariat avec BPCE et Sopra Steria. La société créée en 2016 par Alexandre Prot et Steve Anavi devance Ledger, acteur majeur de la sécurisation des crypto-actifs, et Younited Credit, spécialiste du crédit à la consommation. Swile, qui a également mis la main sur Bimpli, filiale du groupe BPCE, en 2022, et Alan, premier du classement l’an dernier, complètent le Top 5. Pour rappel, ce classement est établi en fonction de plusieurs critères (croissance, effectifs, collecte de fonds, etc.).
Recomposition du classement en pleine baisse des levées de fonds
Au total, 201 fintechs et assurtechs ont été interrogées dans le cadre de cette édition 2024. L’ensemble de ces entreprises a généré un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros en 2023, soit quasiment le double en 2023 en l’espace de deux ans. Si les revenus des acteurs du secteur ont augmenté ces dernières années, c’est l’inverse qui s’est produit en termes de levées de fonds. Ainsi, les fintechs et assurtechs cotées ont levé à peine 482 millions d’euros au total en 2023, contre 1,1 milliard un an plus tôt.
Cette baisse s’explique par la rareté des financements dans la tech mais aussi par une profonde restructuration du classement Fintech 100. Et pour cause, cette édition 2024 est marquée par une profonde restructuration du classement avec l’entrée de 39 nouvelles entreprises, comme Pigment, nouvelle licorne tricolore après une levée de fonds de 145 millions de dollars, qui atterrit directement à la 10ème place, et la sortie de 10% de ceux présents dans l’édition précédente en raison d’un arrêt d’activité ou d’un rachat par un grand groupe ou une fintech, comme Luko, racheté par Allianz. Par ailleurs, les plus fortes hausses sont à attribuer à Assurly (+54 places), Defacto (+54), Lemonway (+52), Alma (+42) et Cashbee (+38). En revanche, c’est une douche froide pour Leocare (-56), Rosaly (-55), Paylead (-38) et Trustpair (-33).
Un secteur entre consolidation et régulation
Concernant les enseignements clés de l’étude, il convient de noter que 72% des entreprises interrogées opèrent sur le marché B2B et que 45% envisagent une opération de croissance externe ou une fusion. Il faut dire qu’avec des financements plus difficiles à obtenir, la période actuelle est propice à la consolidation du secteur. Pour autant, la crise du financement de la tech n’entraîne pas forcément des vagues massives de licenciements, puisque 96% des acteurs ayant participé à cette édition 2024 prévoient de recruter dans les six prochains mois, ce qui représente au total 1.633 postes à pourvoir. .
Par ailleurs, 68 % des personnes interrogées indiquent disposer d’une couverture internationale ou souhaiter l’étendre dans les 12 prochains mois. Sans surprise, l’Europe de l’Ouest, le Benelux, la péninsule ibérique et le Royaume-Uni sont les marchés privilégiés par les fintechs et insurtechs françaises. 39% des entreprises citent également la concurrence française et étrangère parmi les principaux risques et défis auxquels elles sont confrontées au quotidien. Mais ce qui les préoccupe le plus, c’est la conformité et l’évolution des réglementations (55 %). La disponibilité du financement (36 %) et la pénurie de talents (34 %) figuraient également parmi les sujets de préoccupation des répondants. Il sera intéressant de suivre l’évolution de la perception de ces enjeux d’une année sur l’autre lors de l’édition 2025.