Puce Willow : Google annonce une avancée révolutionnaire dans l’informatique quantique – 12/10/2024 à 10:25
La nouvelle « puce quantique » du géant américain peut calculer en cinq minutes ce qui prendrait aux meilleurs supercalculateurs plus de temps que l’histoire de l’univers. Il résout un problème de correction d’erreurs vieux de 30 ans, ouvrant de nouvelles voies.
La puce « Willow », présentée par Google, peut réduire les erreurs de façon exponentielle (GOOGLE / HANDOUT)
Une révolution en grand nombre. Google a présenté lundi 10 décembre une nouvelle puce qui représente, selon le groupe, une avancée majeure susceptible de rapprocher l’informatique quantique pratique de la réalité.
Cette puce, « Willow », accomplit en quelques minutes ce dont auraient besoin les principaux supercalculateurs
10 « septillions » d’années à réaliser,
selon Hartmut Neven, fondateur de Google Quantum AI. Dans le système américain de taille, cette valeur correspond à « un 1 suivi de 25 zéros », précise-t-il.
(La terminologie pour les grands nombres diffère selon les langues. Aux États-Unis ou au Canada, le terme « septillion » correspond à 10 à la puissance 24. En français, la même valeur est traduite par le terme « quadrillion », ndlr )
L’équipe de Hartmut Neven chez Google, composée d’environ 300 personnes, a pour mission de construire une informatique quantique capable de résoudre des problèmes autrement insolubles, comme l’énergie de fusion sûre et l’arrêt du changement climatique.
« Nous considérons Willow comme une étape importante dans notre parcours vers la construction d’un ordinateur quantique utile avec des applications pratiques dans les domaines
tels que la découverte de médicaments, l’énergie de fusion, la conception de batteries et bien plus encore.
a déclaré Sundar Pichai, PDG de Google, sur le réseau social
Les qubits, qui changent la donne quantique
Il faudra encore des années avant de développer un ordinateur quantique capable de relever ces défis, mais Willow fait un pas important dans cette direction, selon Hartmut Neven et les membres de son équipe. Les États-Unis et la Chine investissent massivement dans la recherche quantique, et Washington a imposé des restrictions à l’exportation de cette technologie sensible. Les investissements privés et publics dans ce domaine ont atteint environ 20 milliards de dollars dans le monde au cours des cinq dernières années, a déclaré à l’AFP en octobre Olivier Ezratty, expert indépendant en technologies quantiques.
Les ordinateurs classiques fonctionnent de manière binaire : ils effectuent des tâches en utilisant de minuscules fragments de données appelés bits qui ne sont jamais exprimés que par 1 ou 0.
Mais sur un ordinateur quantique, appelés qubits, ils peuvent être à la fois 1 et 0,
ce qui leur permet d’analyser simultanément un grand nombre de résultats potentiels. Ces travaux ont fait l’objet d’une étude des équipes de Google, publiée dans la revue Nature.
La puce de Google démontre ainsi sa capacité à réduire de façon exponentielle les erreurs de calcul au fur et à mesure de son évolution – une prouesse qui échappe aux chercheurs depuis près de 30 ans.
. La correction des erreurs est « l’étape ultime » de l’informatique quantique et Google « avance avec confiance » sur cette voie, selon Julian Kelly, directeur du matériel quantique chez Google.