Les attentes étaient grandes, la déception est encore plus grande. Dimanche soir, à l’Orange Vélodrome, ce que tout le monde qualifiait de match de gala entre deux grands noms du championnat de France s’est finalement transformé en manifestation. Malgré une enceinte marseillaise chauffée à blanc et plus déterminés que jamais à mettre fin à des années d’échec, les Olympiens ont une nouvelle fois mordu la poussière face au PSG (0-3). Très vite bousculés par des Parisiens survoltés, les hommes de Roberto De Zerbi ont logiquement capitulé dans un combat qui, en réalité, n’a jamais vraiment commencé. Constamment mis sous pression au milieu de terrain et dépassé par la vivacité des ailiers franciliens, l’OM a craqué une première fois sur un débordement de Nuno Mendes, servi dans le dos de la défense par Bradley Barcola, et conclu au vent par un opportuniste de Joao Neves. (7ème). Une action symbolisant à elle seule la passivité de l’arrière-garde marseillaise lors de cette 9ème journée.
La défense a pris l’eau
Alors oui, certains continueront de souligner le sévère carton rouge adressé par François Letexier à Amine Harit dès la 20e minute de jeu. Toutefois, si ce fait de jeu a logiquement influencé la suite du match, la performance collective des Marseillais reste très loin des standards espérés par les supporters marseillais. Débordé dans le duel, incapable de répondre à l’intensité affichée par les troupeaux de Luis Enrique, l’OM s’est également rendu coupable d’un manque de justesse technique criant et d’erreurs individuelles intolérables à ce niveau. Pour preuve, cette terrible bourde de Leonardo Balerdi, fautif sur le but du break en détournant un centre relativement inoffensif dans le but vide d’un Rulli qui s’apprêtait à récupérer le ballon facilement (29e). Et que dire du troisième but francilien où Mason Greenwood perdait le ballon trop facilement avant de voir Dembélé et Barcola jouer face à une défense encore bien trop apathique (40e).
Un véritable désastre collectif qui se reflète également dans le manque de fierté des coéquipiers de Gerónimo Rulli, dominés dans tous les domaines du terrain… De quoi pousser de nombreux supporters olympiens à quitter plus tôt les allées du stade Vélodrome, battant le record d’affluence annoncé (66 115 spectateurs). ). Abasourdi, l’OM parvient tout de même à limiter la casse au retour des vestiaires malgré plusieurs nouvelles occasions énormes parisiennes (47e, 56e, 72e, 77e, 87e, 90e). Pas de quoi pourtant bonifier le bilan d’une nouvelle soirée désastreuse face à l’ennemi juré où chaque ligne du système marseillais a déçu. « Il est difficile. Nous avions beaucoup d’attentes. C’est arrivé très vite. Nous devrons repartir la semaine prochaine. Je comprends la frustration des supporters car nous aussi. Nous voulions nous rapprocher du haut du classement. Le carton rouge a été très dur, mais il faut revenir contre Nantes. Il va falloir gagner et continuer à travailler”a regretté, à ce propos, le gardien marseillais, trop souvent abandonné par sa défense.
25,4% de possession du ballon, 1 tir cadré, un autre rouge…
« Ce n’est pas bon pour nous devant nos fans. Nous savions que ce serait un match difficile. Nous avons travaillé pour faire mieux mais c’était difficile. Il va falloir faire mieux la semaine prochaine. »a ajouté Luis Henrique, invisible et crédité d’un 2 par la rédaction de FM. Une terrible déception entraînant, en même temps, son lot d’interrogations. L’OM est-il aujourd’hui suffisamment armé pour réellement rivaliser avec le PSG ? Comment remédier aux problèmes défensifs constatés depuis le début de la saison (11 buts encaissés) ? La mise à l’écart de Chancel Mbemba peut-elle durer, surtout compte tenu des difficultés affichées par Leonardo Balerdi ces dernières semaines ? Des questions un peu rhétoriques mais essentielles à se poser à l’heure où l’OM se retrouve déjà à six points du PSG, à égalité avec le LOSC et sous la pression de Lens, Reims ou encore de l’OL.
En attendant de trouver les réponses, les Marseillais continuent, quoi qu’il arrive, leur calvaire sans fin face au rival parisien. Ainsi, l’OM n’a plus gagné au Vélodrome en Ligue 1 contre le PSG depuis le 27 novembre 2011. Warren Zaire-Emery avait alors 5 ans… Pire encore, le dernier but de l’OM à domicile contre le PSG remonte à octobre 2017… Une éternité face à des Parisiens qui, de leur côté, ont inscrit 3 buts en première période face à l’OM au Stade Vélodrome en compétition officielle pour la première fois de leur histoire, dépassant par la même occasion la barre des 500 minutes de jeu sans encaisser le moindre. but en terre olympienne (en L1). Enfin, Marseille a subi sa 51e défaite en 108 matches contre Paris, soit au moins cinq de plus que face à tout autre adversaire toutes compétitions confondues. Des chiffres résumant la domination indéniable des Rouge et Bleu et provoquant logiquement la frustration de Roberto De Zerbi. Présent en conférence de presse, celui qui s’attendait à voir une équipe courageuse et déterminée a, en réalité, essuyé le coup.
Roberto De Zerbi n’a pas aimé cette attitude…
« Ce soir (dimanche), nous avons manqué de courage, de personnalité, même si nous nous étions préparés à ce type de match jusqu’à l’expulsion d’Harit. C’est un problème, on peut perdre mais quand on porte le maillot de l’OM, on ne peut pas jouer sans personnalité. Je n’ai pas aimé les vingt premières minutes. Sans cette expulsion, on aurait réussi à rentrer dans le match, à se libérer. Mais il va falloir faire une analyse lucide car je n’ai pas aimé ce match, je n’ai pas envie de jouer avec la peur au ventre, je n’aime pas que ce soit Brighton, Sassuolo ou l’OM. Je n’ai pas peur de perdre mais de mal jouer.. Des mots forts également utilisés par Pierre-Emile Höjbjerg, de passage en zone mixte et logiquement abattu après un tel échec. « On est très déçu, ça fait mal, ça fait très mal, une défaite comme ça, surtout en première mi-temps car en seconde, on a fait ce qu’on a pu, avec le cœur de quitter le terrain la tête haute mais c’est vrai que perdre 3-0 à domicile contre le PSG fait très mal.a noté le Danois de 29 ans avant de lancer un gros message.
« Le carton rouge ne nous aide pas, encore plus face au PSG qui contrôle bien le ballon mais nous n’avons pas bien attaqué ce match. A nous de prendre nos responsabilités, de nous remettre en question. Heureusement on a un coach qui analyse très bien et un vestiaire avec un bon mental mais il faut maintenant montrer que ce genre de défaite n’est pas possible. J’aimerais te dire des mots, des mots, mais c’est difficile. Je peux juste vous dire que nous devons prendre nos responsabilités, assumer nos responsabilités et faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Le championnat ne se gagne pas aujourd’hui, il ne se perd pas non plus, c’est match par match mais c’est vrai que des matches comme ça, pour nous, pour le club, pour le peuple, c’est un match plus important et c’est à nous de décider en prendre conscience, le ressentir et se remettre en question. On fera tout pour revenir plus fort et remettre les choses en place dimanche prochain face à Nantes. Nous avons encore beaucoup à apprendre ». Renvoyé à ses chères études par son plus grand rival, l’OM va désormais devoir apprendre de ses erreurs…
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