PSG : Après Dembélé, le déluge
ANALYSE – Après une victoire miraculeuse contre Gérone en Ligue des champions, les Parisiens ont laissé filer leurs premiers points en Ligue 1 à Reims (1-1), samedi.
« Je pense que nous avons une meilleure équipe que la saison dernière »a affirmé Luis Enrique avant Reims-PSG, samedi, lors de la cinquième journée de Ligue 1. « Ce sera un match difficile »Quant à la première affirmation, il faudra du temps pour la prouver. La seconde s’est avérée exacte. Un match au terme duquel les Rouge et Bleu ont laissé filer leurs premiers points de la saison (1-1). Et pourtant, cela aurait pu être pire si le tir d’Emmanuel Agbadou (60e) avait été cadré ou si Nhoa Sangui avait été plus adroit sur le ballon de match (95e). Bien sûr, une victoire du SDR aurait ressemblé à un hold-up. Paris a monopolisé le ballon (78%) et plus encore quand les Rémois sont passés à cinq en défense, à la 66e. Pas de chance, Ousmane Dembélé a égalisé juste après cette réorganisation, à la 68e, trois minutes après être entré en jeu en remplacement de Désiré Doué, blessé à la cheville.
Aucun regret chez les locaux cependant. « Nous n’aurions pas tenu aussi longtemps »Luka Elsner a justifié ce choix tactique en saluant la « match phénoménal » de ses joueurs et notant que son équipe n’a pas concédé « seulement peu d’opportunités ». On peut les compter sur les doigts d’une main. Il n’est évidemment jamais facile d’attaquer face à une équipe aussi bien organisée, courageuse, groupée et intelligente. Les blocs bas, la bête noire des formations de jeu. Sauf qu’après un match déjà moyen face à Gérone (1-0), mercredi, en Ligue des champions, les Parisiens ont été pris en flagrant délit « d’innocence» Carabiné, si l’on m’excuse du néologisme. Des Parisiens qui ont pris le match par le bon bout mais qui se sont fait surprendre par une transition parfaitement menée dès la 9e minute, avec Lucas Berlado mangé et aspiré par Oumar Diakite, un superbe centre de Junya Ito et Marquinhos perdu devant Keito Nakamura. Kang-in Lee et Désiré Doué ont fait briller Yehvann Diouf (31e et 34e). C’est à peu près tout pour le premier acte.
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Barcola (toujours) éteint
Avec modestie, Luis Enrique a reconnu que son troupeau n’ « Je n’ai pas toujours eu la patience de trouver les places ». Si seulement c’était tout… La précision, la force, l’initiative ont aussi fait défaut. Après la pause, avec un PSG un peu plus haut, un peu plus agressif, mettant un peu plus d’intensité, il y a eu cette tête bien au-dessus d’un Bradley Barcola toujours très moyen (55e) et celle, également non cadrée mais mieux exécutée, de Dembélé (82e). C’est à peu près tout. Au total, 11 tirs (contre 8), dont quatre cadrés (contre 1). Beaucoup de centres (20) pour personne. Et souvent cette désagréable impression que le ballon aurait pu tourner des heures durant sans inquiéter Diouf.
Heureusement, il y a « Dembouz»Avec l’accumulation des matches, Luis Enrique avait laissé Ousmane Dembélé sur le banc, comme Nuno Mendes, tandis qu’Achraf Hakimi se reposait, sans compter les blessés (Donnarumma, Asensio, Hernandez, Ramos, Kimpembe). L’occasion pour Randal Kolo Muani, Doué, Lee ou encore Beraldo de s’inviter dans le 11 de départ. Un constat s’impose : maintenant que les entraîneurs adverses ont pris la mesure de Barcola, Paris a le plus grand mal à se montrer dangereux. Des gentils gars manquant de mordant et de personnalité. La jeunesse de l’effectif explique au moins en partie cela. Mais sans l’entrée du numéro 10 passé par Rennes, Dortmund et Barcelone, on se demande comment le Paris Saint-Germain aurait trouvé la faille chez Auguste-Delaune… Après Dembélé, le déluge. C’est déjà son quatrième but depuis le début de la saison, avec trois passes décisives à la clé. Une tendance qui a commencé en fin de saison dernière : neuf buts lors de ses 14 dernières sorties avec le PSG.
Cette fois, ce n’était pas un but spectaculaire au terme d’une savoureuse série de dribbles, non. Un but de renard au second poteau, dans un trou de souris et sur un centre de l’excellent Joao Neves. Remplaçant contre Gérone mercredi, ce dernier apporte un vrai plus dans tous les domaines, le combat (7 ballons récupérés) mais pas que. C’est sa cinquième passe décisive sous les couleurs parisiennes. S’il manque déjà aux supporters de Benfica, cette statistique surprend à Lisbonne : le jeune (19 ans) milieu international portugais (11 sélections) n’en avait réalisé que trois avec son club formateur (75 matches) !
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Nous ne cherchons pas un patron ou un leader. Le leader, c’est l’équipe.
Luis Enrique
Il n’en demeure pas moins que certains devront prendre en exemple Dembélé, l’indispensable leader de l’attaque parisienne. « Nous ne cherchons pas un patron ou un leader. Le leader, c’est l’équipe. Nous demandons aux joueurs de donner plus. Chaque joueur doit se sentir leader, spécial et essayer de se battre pour le club, les fans. »corrige Luis Enrique, sur DAZN. Et d’ajouter, en conférence de presse cette fois-ci : « L’important n’est pas de savoir qui a marqué, c’est que le PSG ait marqué. Ousmane a marqué, c’est très bien, mais il n’y a pas de pression particulière sur lui. Je veux que tous les joueurs progressent, qu’ils attaquent ou qu’ils défendent. Le plus important, c’est le PSG !« C’est noté. Mais pour l’instant, seule la tête d’Ousmane Dembélé dépasse. Le fantôme de Kylian Mbappé n’a pas fini de hanter les nuits parisiennes. Pour l’oublier, il faudra plus que ce Dembélé new-look. »
Au moins le PSG « Je me suis battu jusqu’au bout »comme le souligne le technicien espagnol. Et il y a ce point pris, la série record de 27 matches consécutifs sans défaite à l’extérieur en L1 toujours d’actualité et l’assurance de rester en tête du classement du championnat de France à l’issue de cette cinquième journée. C’est déjà quelque chose. Pour le reste, le cru 2024-25 du Paris-SG a encore une belle marge de progression. A suivre, une semaine complète pour travailler sur le Campus PSG de Poissy, c’est rare, avant la réception de Rennes (27 septembre), en Ligue 1, et le déplacement sur le terrain d’Arsenal (1er octobre), en C1.