Pas de quoi intimider Vince Zampella, qui n’a pour l’instant aucun commentaire à faire sur la manière dont le prochain Battlefield tirera parti des capacités de la console de milieu de cycle. Malgré le choc initial à la découverte du prix de la console, une comparaison avec un PC de puissance équivalente permet, selon lui, de relativiser et de justifier les tarifs du constructeur. Je regardais quelque chose à propos du prix, où ils disent que c’est le système le plus cher, mais ce n’est pas le cas. Historiquement, les consoles précédentes ont été aussi chères, voire plus chères si l’on tient compte de l’inflation. C’était un peu choquant au début, mais ça tient la route. Si vous achetez un PC pour le même prix, vous n’obtiendrez pas les mêmes performances. C’est donc une question d’équilibre. Est-ce cher ? Oui. Tout le monde ne pourra pas se l’offrir. Serait-ce mieux si c’était moins cher ? Absolument. Je veux que plus de gens puissent en avoir un. Mais c’est logique. »
Depuis l’annonce de la PS5 Pro, les débats sur la justification du prix font rage dans tous les sens, certains tentant tant bien que mal de simuler la construction d’un PC de puissance équivalente pour un prix similaire. Selon Richard Leadbetter, spécialiste chez Digital Foundry, l’équivalent le plus proche du GPU de la PS5 Pro serait la carte GeForce RTX 4070, proposée à partir de 609 euros. La rédaction de BFM Tech&Co a également tenté l’expérience en mettant en place la configuration la plus proche possible de la PS5 Pro. Résultat : « Concrètement, même en économisant sur certains éléments, comme le boîtier, une configuration quasiment similaire à la PS5 Pro avec un PC gaming affiche un total d’environ 1 600 euros, et ce, sans compter Windows ou l’assemblage. »
Les débats sont néanmoins compréhensibles, tant le public n’est pas habitué à voir une console atteindre un tel prix. Au-delà du fait que les constructeurs ne semblent plus d’humeur à faire des concessions sur leurs marges, Daniel Ahmad souligne, dans une excellente analyse publiée par Niko Partners, que les prix des composants, qui ont fortement augmenté en raison de la pandémie, n’ont quasiment pas baissé depuis. « *Les coûts de fabrication, y compris les prix des composants comme les SSD, sont restés élevés après la pandémie et ont comprimé les marges du matériel. La PS5 Pro semble également faire contrepoids à la PS5 Digital Edition, vendue à perte dès le premier jour afin de favoriser l’adoption de la plateforme. »
Choquant pour un certain nombre de consommateurs attachés au format physique, le choix de ne proposer que le lecteur Blu-ray en option est souvent critiqué. De nombreux déçus affirment qu’ils auraient préféré se contenter d’1 To d’espace de stockage (au lieu de 2 To) si cela avait permis d’inclure le lecteur Blu-ray par défaut. Mais Daniel Ahmad souligne que la consommation dématérialisée devient vraiment importante et estime également que la PlayStation 6 sera commercialisée sans lecteur Blu-ray, ou en option. « *L’offre exclusivement numérique de la PS5 Pro est aussi une réponse à l’évolution des comportements des consommateurs. 70 % de tous les jeux complets vendus pour PlayStation ont été téléchargés numériquement au cours des 12 mois se terminant le 31 mars 2024, ce pourcentage atteignant 80 % au dernier trimestre. »
Mon premier dîner après l’achat d’une PS5 Pro pic.twitter.com/QPSazk3L6u
— Nicola (@Nick_Marseil) 13 septembre 2024
Dans une récente interview au journal japonais Nikkei, Hideaki Nishino, co-PDG de Sony Interactive Entertainment, a révélé que la PlayStation 4 Pro représente près de 20 % des ventes totales de PlayStation 4. Cela implique la vente de 23 millions de PS4 Pro sur 117 millions de PS4 (dernier chiffre publié le 31 mars 2022). Il serait en effet étonnant que la PS5 Pro, dont le prix est le double de celui de la PS4 Pro en 2016 (800 euros contre 400 euros), atteigne la même proportion. Ce qui n’invalide pas l’intérêt de son existence : 10 % de clients sur une base de 100 millions feront quand même 10 millions d’utilisateurs. C’est aussi la prédiction de Daniel Ahmad. J’estime que la PS5 Pro représentera environ 10 % des ventes totales de PS5, dépassant les 10 millions d’unités. Sony positionne la PS5 Pro comme un produit haut de gamme pour stimuler la rentabilité du matériel tout en consolidant sa position de marque de console leader « .
En attendant de découvrir en profondeur les premiers jeux optimisés pour la PS5 Pro, l’équipe de Digital Foundry a passé au crible son analyse à partir d’un fichier vidéo de 65 Go envoyé directement par Sony. De quoi discuter pendant deux heures, pour les plus anglophiles et technophiles d’entre vous. On peut tout de même noter que la technologie de mise à l’échelle par machine learning PSSR (PlayStation Spectral Super Resolution) donne déjà des résultats plus convaincants que le FSR actuellement proposé par AMD sur PS5 et Xbox Series. Sans aucun doute, le PSSR sera un facteur clé de la machine pour espérer améliorer la qualité visuelle des jeux, en partant d’une résolution plus basse, et ainsi faciliter le taux de rafraîchissement de 60 images par seconde tout en conservant plus de détails et une image plus nette que sur une PS5 classique.
- A lire aussi | Reuters : Intel rate un accord avec Sony pour la puce PS6
