Proxénétisme en ligne, exploitation des mineurs, sanctions des clients… Le gouvernement dévoile son plan contre la prostitution
L’exécutif dit vouloir « renforcer » l’application de la loi de 2016 relative à la pénalisation des clients et « mieux prendre en compte les nouvelles formes de prostitution », notamment en ligne.
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Jeudi 2 mai, le gouvernement a dévoilé une stratégie nationale de lutte contre la prostitution. C’est « renforcer et harmoniser l’application de la loi sur l’ensemble du territoire et mieux prendre en compte les nouvelles formes de prostitution »a déclaré la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. « Je pense notamment à l’essor des réseaux sociaux et des plateformes en ligne de réservation d’hébergement »a-t-elle ajouté, sans révéler l’enveloppe budgétaire globale du plan.
La stratégie de lutte prévoit 25 mesures, dont la création d’une cellule de cyberenquête contre la prostitution en ligne. Celui-ci sera chargé de détecter « des situations d’exploitation sexuelle, pour supprimer des comptes, mais aussi pour démanteler des réseaux et récolter des preuves pour condamner les proxénètes ».
L’exécutif souhaite également « renforcer » la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs, « particulièrement vulnérable dans ce contexte ». Le nombre de prostituées mineures a doublé ces dernières années, si bien qu’elles représentent désormais près d’un tiers des 40 000 prostituées que compte la France. Un réseau national de centres d’accueil dédiés sera mis en place pour améliorer leur prise en charge.
Une campagne lancée pour les Jeux de Paris
Le gouvernement promet également de « repenser » les sanctions prévues par la loi de 2016, qui a notamment abrogé le délit de racolage et l’a remplacé par la pénalisation des clients. Ces derniers sont passibles d’une amende de 1 500 euros (voire 3 750 euros en cas de récidive), mais les sanctions semblent sous-appliquées. L’exécutif entend prendre en compte la prostitution dans les lieux privés, un angle mort du système actuel.
La stratégie prévoit une implication accrue des commissions départementales dédiées à la lutte contre la prostitution et un renforcement des actions menées contre la prostitution. « Des salons de massage présumés hébergeant de la prostitution ». Une campagne de sensibilisation sera également lancée dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, au cours desquels les autorités ont indiqué s’attendre à un afflux de clients de prostituées.
Malgré le constat largement partagé d’un accompagnement insuffisant des prostituées souhaitant sortir, l’exécutif a décidé de ne pas augmenter le montant de l’aide financière à l’insertion sociale (Afis) qui leur est destinée. Cette allocation « reste à 342 euros par mois, c’est scandaleux »a dénoncé plusieurs associations.