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« Provocation inutile », « inacceptable »… La prière d’un ministre d’extrême droite israélien sur l’Esplanade des Mosquées suscite l’indignation internationale

Itamar Ben Gvir s’est filmé mardi sur l’esplanade des Mosquées en compagnie de centaines de fidèles.

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Capture d'écran d'une vidéo publiée en ligne par le ministre israélien Itamar Ben Gvir le 13 août 2024 à Jérusalem. (UGC / AFP)

Ce n’est pas la première fois qu’il suscite l’indignation. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, qui n’est pas un habitué des provocations, a prié sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est en compagnie de quelque 3 000 fidèles juifs, mardi 13 août. Un acte qui a immédiatement déclenché l’ire de la communauté internationale, l’ONU, l’Union européenne, les États-Unis et plusieurs pays musulmans dénonçant l’attitude du chef du parti d’extrême droite Force juive.

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a quant à lui dénoncé une « événement » qui constitue « une exception au statu quo ». « La politique d’Israël sur le Mont du Temple n’a pas changé »il a assuré, considérant que « ni le ministre de la Sécurité nationale ni aucun autre ministre » Je ne pouvais pas le changer seul.

En vertu du statu quo décrété après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les non-musulmans peuvent se rendre à des heures précises dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. Ils ne peuvent pas y prier, mais cette règle est de plus en plus bafouée par certains juifs nationalistes.

Itamar Ben Gvir s’est filmé sur l’Esplanade des Mosquées accompagné de centaines de fidèles, à l’occasion de Tisha Beav, une commémoration juive. Dans cette vidéo, il appelle notamment à « battre » Le Hamas préfère négocier avec le mouvement islamiste palestinien, sur fond de guerre dans la bande de Gaza. Durant les quelques heures où l’esplanade était ouverte aux non-musulmans, « environ 2 250 Juifs ont prié, dansé et hissé le drapeau israélien » sur place, a indiqué à l’AFP un responsable du Waqf, l’administration jordanienne des biens religieux musulmans à Jérusalem. Puis lors du deuxième créneau alloué aux non-musulmans dans l’après-midi, « Plus de 700 juifs y ont prié »selon la même source.

Cette situation a suscité l’indignation de la communauté internationale. Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, a déclaré que « Ce type de comportement n’aide pas et constitue une provocation inutile ». De leur côté, les États-Unis l’ont décrit comme« inacceptable » le coup d’État du ministre israélien. « Non seulement c’est inacceptable, mais cela détourne également l’attention de ce que nous considérons comme un moment crucial dans nos efforts pour parvenir à un accord de cessez-le-feu. » à Gaza, a déclaré aux journalistes le porte-parole du département d’État, Vedant Patel. Le chef de la diplomatie de l’Union européenne a dénoncé « provocations »tandis que Paris a « condamné » un « nouvelle provocation inacceptable »appel « le gouvernement israélien à prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir le statu quo historique sur les Lieux Saints de Jérusalem. »

De son côté, la Jordanie a condamné « la prise d’assaut » depuis l’esplanade par le ministre d’extrême droite et des députés israéliens « sous la protection de la police d’occupation israélienne ». Amman l’a vu « Mesures israéliennes unilatérales et violations continues du statu quo historique et juridique à Jérusalem et dans ses lieux saints ».

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé une « escalade » et certains « provocations »évoquant « incursions illégales (…) pour préparer l’imposition du contrôle israélien total et de la judaïsation » lieux « en violation du droit international »Plusieurs capitales arabes, la Turquie et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont également fermement condamné ces « incursions ».

Inculpé plus de 50 fois dans sa jeunesse pour incitation à la violence ou discours de haine, Itamar Ben Gvir a également été condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme.

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