Protection du consommateur : Québec veut faire un grand ménage dans les dépotoirs
Pour mieux protéger les consommateurs contre la pression à laquelle ils sont soumis dans les restaurants, le gouvernement Legault proposera un meilleur encadrement des suggestions de pourboires dans un nouveau projet de loi, a-t-on appris. LE Journal.
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Le projet de loi intitulé « Loi visant à protéger les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et à assurer une plus grande transparence en matière de prix et de crédit » devrait être déposé très prochainement à l’Assemblée nationale par le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
Son objectif global est de s’attaquer à certains « irritants du quotidien » et d’imposer plus de transparence dans les magasins pour permettre aux consommateurs de faire des choix plus avantageux en fonction de leur budget.
Photo d’archive, Stevens LeBlanc
« On revient à la base, a expliqué une source proche du dossier. On s’est demandé : qu’est-ce qui dérange les Québécois dans leur quotidien ? »
Conseil
Selon nos informations, la question des pourboires a retenu l’attention du gouvernement caquiste au cours des derniers mois. Le projet de loi proposera donc d’encadrer cette pratique, dans un contexte où les consommateurs ressentent de plus en plus de pression au moment de payer leur addition au restaurant.
Le Journal il a récemment été signalé que les clients, et même les employés du secteur de la restauration, se sentent mal à l’aise avec les options présentées sur les terminaux de paiement.
CAPTURE D’ÉCRAN / TVA NEWS / AGENCE QMI
Dans certains cas, les montants suggérés sont accompagnés d’un émoji pour inciter les clients à être plus généreux. Sans compter que certaines machines n’offrent pas d’option de pourboire inférieure à 18 %, alors que la norme est de 15 %, et ces pourcentages sont calculés sur le prix après taxes.
« Avant, il n’y avait pas de telle pression, car on donnait un pourboire à table après avoir reçu l’addition », a déclaré une source.
Des prix plus clairs à l’épicerie
L’affichage des prix à l’épicerie est un autre de ces « irritants » qui sont dans la mire du gouvernement Legault. « Ce n’est pas normal que ce soit si compliqué de s’y retrouver », nous a-t-on dit.
Dans ce cas, le Québec pourrait être tenté d’imiter la réglementation en vigueur ailleurs dans le monde. Dans plusieurs États américains, le prix de chaque produit à l’unité doit toujours être affiché de façon claire et visible, à une taille minimale, même lorsqu’il y a un rabais sur un achat groupé (par exemple : 3 pour 10 $). De cette façon, le consommateur connaît toujours le prix du produit qu’il met dans son panier.
Photo Adobe Stock
En Europe, les supermarchés sont tenus d’indiquer les prix par unité de mesure (par exemple pour 100 g) de manière uniforme, afin que les clients puissent réellement comparer le coût des différents produits.
Selon nos informations, il n’est toutefois pas question d’obliger les supermarchés à indiquer quels produits ont été concernés par la « réduction » (une réduction de la quantité vendue pour le même prix), comme c’est obligatoire en France depuis plusieurs mois.
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