Projet Northvolt : « C’est vraiment mal pensé »
Même si Northvolt n’était pas au courant des difficultés qui l’ont amenée à supprimer 1600 emplois en Suède, l’investissement du gouvernement du Québec n’atteint pas son objectif, selon le vice-président principal du Conseil canadien des affaires, Robert Asselin.
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Dans une interview à l’émission Le bilan, Lundi, M. Asselin s’est montré très critique à l’égard du projet, qui, selon lui, s’inscrit dans une mauvaise stratégie économique.
« Je pense que c’est le symptôme d’une politique industrielle vraiment mal conçue, a-t-il dit. Ce que nous faisons, c’est donner des subventions provenant des contribuables canadiens et québécois à des entreprises étrangères pour faire quoi? Dans ce cas-ci, principalement de l’assemblage de batteries. »
« La valeur économique de l’innovation réside en réalité dans la conception et le développement d’une technologie », a-t-il ajouté. « Elle ne réside pas dans son assemblage. Cette stratégie industrielle mal pensée va coûter très cher aux contribuables à court terme et ne rapportera que très peu, même dans le meilleur des mondes possible. »
Selon le vice-président principal du Conseil canadien des affaires, il s’agit d’un projet risqué, même s’il se déroule comme prévu.
« Je pense que c’est risqué, et même si ça marche, le calcul économique n’est pas bon », a-t-il déclaré. « On ne va pas chercher le développement économique, la productivité, l’innovation avec des subventions aux entreprises étrangères pour assembler des batteries. C’est vraiment mal pensé. »
L’expert estime que le gouvernement devrait revoir son approche.
« Le rôle du gouvernement du Québec dans une politique intelligente d’investissement, d’innovation et d’industrie est de financer la recherche et le développement dans les secteurs de pointe et de faire en sorte que nos entreprises et nos PME d’ici réussissent à croître et puissent innover », a déclaré M. Asselin.
« Ici, on est vraiment dans une autre logique de faire des deals avec toutes sortes d’entreprises pour apparaître dans le jeu « Nous n’en sommes pas du tout là. Je suis très, très critique vis-à-vis de ces investissements », a-t-il ajouté.
Regardez l’interview complète dans la vidéo ci-dessus.
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