Antoine Armand et Laurent Saint-Martin ont été nommés respectivement ministre de l’Economie et de l’Industrie et ministre du Budget et des Comptes publics, samedi, au sein du gouvernement Barnier.
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Un duo de jeunes députés à Bercy : Antoine Armand, 33 ans, devient ministre de l’Economie et de l’Industrie et Laurent Saint-Martin ministre du Budget et des Comptes publics. Annonce du gouvernement Barnier, samedi 21 septembre. Ils succèdent à Bruno Le Maire et Thomas Cazenave et se retrouvent face à une équation budgétaire très difficile.
Leur première mission : pouvoir présenter le projet de loi de finances à l’Assemblée nationale au début du mois prochain. Compte tenu du calendrier très serré, ce projet de loi devrait, sauf surprise, s’inspirer largement des recommandations du gouvernement Attal et des documents préparatoires transmis cette semaine par Matignon à certains parlementaires. Autour d’un objectif phare : ne pas dépenser plus en 2025 qu’en 2024. Soit un montant total de 492 milliards d’euros pour les différents ministères. Ce qui signifie en réalité l’équivalent d’une réduction d’une dizaine de milliards d’euros compte tenu de l’inflation attendue – un peu en dessous de 2 % l’an prochain.
Mais cet effort relatif, supposant déjà des mesures sans doute impopulaires, comme par exemple un recentrage de Ma Prime Rénov’ ou la prime à l’achat d’un véhicule électrique, semble loin d’être suffisant pour atteindre l’objectif théorique d’un déficit de 4,1% du PIB. D’autant que l’objectif de cette année, 5,1%, ne semble pas pouvoir être tenu malgré le gel de 15 milliards d’euros de crédits déjà annoncé par Bruno Le Maire ces derniers mois. En cause, le dérapage continu de certaines dépenses (les collectivités locales sont particulièrement pointées du doigt) et des recettes inférieures aux prévisions (notamment celles de l’impôt sur les sociétés).
Est-ce à dire qu’il faudra faire des économies supplémentaires en 2025 et qu’il faudra aussi envisager des hausses d’impôts ? Pas de hausse d’impôts pour les classes moyennes, en tout cas, assure l’entourage de Michel Barnier. Ce qui pourrait ouvrir implicitement la porte, en revanche, à des mesures concernant les plus hauts revenus – comme une taxe sur les « super profits » ou les « super dividendes » versés aux actionnaires par les plus grands groupes. Sans compter d’autres pistes tracées par les services de Bercy et pratiquement prêtes à être utilisées, comme une taxe sur les rachats d’actions pratiqués par certaines entreprises.
Mais le plus douloureux sera sans doute de devoir réduire les dépenses, plus que ce que prévoient les documents provisoires rédigés par le précédent gouvernement. Et d’en assumer la responsabilité… Assumer aussi la responsabilité du report éventuel, après 2027, de l’objectif de ramener le déficit sous les 3% malgré les engagements en ce sens pris auprès de la Commission européenne et malgré les risques possibles d’une future dégradation de la note française par les agences de notation.
francetvinfo
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