Lundi 28 octobre, le passager d’une voiture a été tué par un bloc de béton lancé depuis un pont à Quévert (Côtes-d’Armor).
Deux suspects en fuite sont activement recherchés par les autorités.
Interrogé par TF1, un automobiliste qui a survécu à un accident après avoir été visé par les premiers jets de projectiles, raconte le drame.
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Le 20 heures
Sur la route, les quelques impacts au sol sont la seule trace du drame. Lundi à 23h45, les gendarmes ont été alertés par des automobilistes qui avaient repéré « deux individus qui ont lancé des projectiles sur des voitures depuis un pont » au-dessus de la nationale 176 à Quévert (Côtes-d’Armor), a expliqué le procureur de la République de Saint-Malo, Fabrice Trémel. Ce soir-là, Mickaël Rault revenait du travail à 110 km/h sur cet axe reliant Saint-Malo à Saint-Brieuc. Il est le premier touché. « L’impact est venu à ce niveau-là, et je l’ai reçu au niveau de l’épaule »indique celui qui a reçu quatre points de suture, en dessinant sur son pare-brise une zone de la taille de son poing.
Il a juste bougé sa bouche une fois, et puis plus rien
Il a juste bougé sa bouche une fois, et puis plus rien
Mickaël Rault
Quelques minutes plus tard, les deux individus présents sur le pont ont lancé, cette fois, un bloc de béton circulaire d’environ 40 centimètres de large. Il tombe sur une autre voiture, blessant le passager à la tête. « Je voulais lui parler, je lui ai demandé s’il allait bien. Il a juste bougé sa bouche une fois, puis plus rien. se souvient l’automobiliste, la gorge nouée. Malgré l’intervention des secours, la chute du bloc a provoqué la mort du « passager avant du deuxième véhicule, âgé de 21 ans »a indiqué le magistrat dans un communiqué. «J’ai bien fait. Cela aurait pu être dans la poitrine. »réagit Mickaël.
Une enquête a été ouverte contre « homicide volontaire et tentative d’homicide volontaire » et confié à la brigade de recherche de Dinan. « A ce stade, aucune arrestation n’a été effectuée. » précise le procureur. Les investigations se poursuivent pour identifier les auteurs, qui ont pris la fuite à l’arrivée de la police. Un appel à témoins a également été lancé mardi pour tenter de retrouver les fuyards.
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Loin d’être isolés, les jets de projectiles se sont multipliés ces dernières années. Deux hommes ont été condamnés en 2017 à 13 ans de prison pour avoir tué un automobiliste allemand trois ans plus tôt à Havrincourt (Pas-de-Calais), après avoir jeté des sacs de gravats sur l’autoroute, selon eux. « par jeu ». En 2005, à Melun, un automobiliste est tué par un extincteur lancé depuis un pont de l’autoroute A5. UN « pari »expliquèrent alors deux hommes.
En Vendée, une trentaine de plaintes ont été déposées en septembre dernier après des jets de projectiles depuis des ponts. « Il y avait ce pont et celui d’après »explique Patrice Pageaud, maire de Sainte-Flaive-des-Loups, interviewé dans le reportage en tête de cet article. Il est souvent difficile d’identifier les suspects, car ces actes se déroulent la plupart du temps de nuit, en campagne, sans vidéosurveillance. « C’est isolé. Nous pouvons nous échapper très rapidement. Malheureusement, si la bêtise humaine ne s’arrête pas, ça va être compliqué. » insiste l’élu.
En 1991, à Lille, le ou les responsables du jet d’un bloc de béton qui a tué le passager d’une voiture sur l’autoroute A23 n’ont jamais été retrouvés. Ces lancers de projectiles peuvent être punis d’une simple amende pour vandalisme. S’ils provoquent la mort, ils peuvent être punis de 30 ans de prison.