Le bras en écharpe, Mickaël Rault raconte sa terrible soirée du lundi 28 octobre, qui aurait pu lui coûter la vie. Cuisinier de formation, l’homme, qui habite à Saint-Pierre-de-Plesguen (35), est depuis plusieurs mois en intérim dans une entreprise de Vildé-Guingalan (22). Vers 23h30, il roulait sur la N176, en direction de Saint-Malo (35), pour rentrer chez lui après sa journée de travail. Au moment où le choc arrive, sous le pont Quévert.
« Un brouillard total »
« Quand je suis passé sous le pont, ça a fait un bruit énorme, comme une bombe », se souvient-il. Mon pare-brise a explosé. » Sur le moment, l’homme ne ressent rien dans son corps et ne remarque pas la blessure qu’il découvrira plus tard. « Je ne sais pas comment j’ai fait mais je n’ai pas chuté, j’ai freiné relativement sereinement, raconte Mickaël Rault. J’étais dans un brouillard total. »
À la recherche de débris
Quelques mètres après être passé sous le pont, il se gare au bord de la route principale en allumant ses feux de détresse. Très choqué, le conducteur descend de son véhicule et fait signe aux deux poids lourds qui se succèdent devant lui, sans s’arrêter. « Mais il n’y avait pas de voiture. » Mickaël est donc intrigué par ce passage de camions, « qui n’ont en aucun cas ralenti alors qu’il devait y avoir des débris sur la route », commente la victime. Il décide de faire marche arrière pour revenir près des lieux de l’impact et observer la chaussée. Alors qu’il reculait lentement, une personne a frappé à sa fenêtre. « ‘Vite, vite, viens, m’a-t-il demandé, quelque chose est tombé sur mon collègue, il se sent mal’. »
« Il a juste bougé la bouche »
Malgré la douleur à l’épaule, Mickaël est revenu vers le véhicule accidenté derrière lui et a aperçu un jeune homme, adossé au dossier de son siège, qui s’était à moitié allongé sous l’effet du choc. «Je lui ai demandé par réflexe comment il allait, il a juste ouvert et fermé la bouche. Le gros projectile en béton était sur lui, il avait quelques taches de sang sur le visage. » Mickaël court vers sa voiture pour appeler les secours, « à peine le temps de fumer une cigarette, ils étaient là ». A leur arrivée, «je leur ai demandé de s’occuper en priorité du jeune homme», raconte la première victime. Il a également été transporté au centre hospitalier de Dinan (22), où il a subi différents examens et a reçu quatre points de suture à l’épaule. Depuis, le bras en écharpe, il regarde la photo de sa blessure due à « un projectile de granit de 20 cm ».
Des morceaux ont été retrouvés à l’arrière de son véhicule et le sweat-shirt qu’il portait ce soir-là était percé comme s’il s’agissait d’impacts de balle. Ce n’est que tôt mardi matin, alors qu’il était encore aux urgences, que Mickaël a appris le décès du jeune homme qu’il a tenté de sauver en appelant immédiatement les secours. Un choc supplémentaire pour cet homme qui espère désormais que l’enquête révélera les auteurs de ce terrible drame.
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