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programme, résultats des sondages… Une campagne compliquée


programme, résultats des sondages… Une campagne compliquée

Les derniers sondages montrent Donald Trump et Kamala Harris au coude à coude. Côté programme, le milliardaire américain met l’accent sur le contrôle de l’immigration, le pétrole et les cryptomonnaies.

Si le républicain Donald Trump entend briguer un second mandat à la Maison Blanche, la tâche devrait être ardue compte tenu de la concurrence que lui impose Kamala Harris. Dans les derniers sondages, les deux candidats sont au coude-à-coude. Selon 270towin, au niveau national, le magnat de l’immobilier recueille 47,5% des voix, tandis que le démocrate bénéficie de 48,38% des voix. Les deux candidats sont au coude-à-coude, et l’élection devrait se jouer, comme souvent, en fonction des résultats dans les « Swing States ». Ces États indécis, pour lesquels la couleur politique peut varier d’une élection à l’autre. Alors que Donald Trump avait pris ses distances avec Kamala Harris après la tentative d’assassinat la visant le 13 juillet, en utilisant l’image de la martyre, il semblerait que la situation soit en train de s’inverser. Pour tenter de renforcer sa base et convaincre un électorat incertain, Donald Trump peut s’appuyer sur un programme à la fois basé sur le cash, mais dont certains points restent ambigus, notamment concernant l’avortement et le rôle des États-Unis en Ukraine et à Gaza. Sur l’immigration, nul doute que Donald Trump reste fidèle à sa ligne : il entend lancer « la plus grande opération d’expulsion » de migrants.

Quel programme pour Donald Trump ?

Economie : baisse des impôts et développement des cryptomonnaies

Le 5 septembre, à New York, Donald Trump a déclaré vouloir en finir avec le « communisme ». « Renvoyer la camarade Harris chez elle en Californie ». Un avant-goût de son programme, pour le moins cash, sans concession. Côté économique, le magnat de l’immobilier envisage des droits de douane de « plus de 10 % » sur toutes les importations, pour financer une « large baisse d’impôts pour la classe moyenne, la classe supérieure, la classe inférieure, la classe des affaires », explique-t-il. Dans le même temps, il entend faire des États-Unis, « la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies ». Elon Musk se verrait alors confier un audit complet de l’administration américaine. « Elon, parce qu’il n’est pas très occupé, a accepté de diriger cette commission pour éliminer complètement les fraudes et les dépenses inutiles en six mois (…) Cela permettra d’économiser des milliers de milliards de dollars ». Par ailleurs, les relations avec la Chine pourraient légèrement se durcir. Donald Trump veut révoquer la clause de la « nation la plus favorisée » accordée à la Chine.

Impact sur la France et l’Union européenne

Depuis le Trade Act de 1974, le président américain peut imposer des quotas et des tarifs douaniers jusqu’à 15% plus élevés pendant 150 jours aux pays qui ont des excédents importants dans leur balance des paiements avec les Etats-Unis. Il pourrait donc aller plus loin que les 10% annoncés jusqu’à présent. De quoi générer une véritable guerre économique et commerciale entre les Etats-Unis et l’UE. Ce scénario paraît toutefois encore peu probable, notamment parce que l’UE reste le premier partenaire commercial des Etats-Unis. Cela met l’UE dans une position relativement forte pour discuter avec Donald Trump et éviter des mesures trop drastiques de la part du milliardaire. L’Union européenne jouissant d’un excédent commercial très élevé avec les Etats-Unis, elle devrait pouvoir accepter certains compromis, quitte à perdre un peu d’argent, tout en conservant des relations commerciales au moins courtoises avec les Etats-Unis. Donald Trump pourrait plutôt demander aux pays européens, comme cela a déjà été suggéré dans certains de ses discours de campagne, une plus grande contribution à l’OTAN.

Environnement : fin des réglementations et pétrole à gogo

Concernant l’environnement, l’ancien président des Etats-Unis pourrait être tenté de lever toutes les réglementations possibles s’il venait à accéder à la Maison Blanche. « Pour chaque nouvelle réglementation, nous éliminerons au moins 10 anciennes lois, et franchement nous n’aurons aucun mal à le faire », assurait-il début septembre. « Je mettrai rapidement un terme à la grande arnaque verte » qu’il a déjà promis en cas de second mandat. « Nous forerons (pour le pétrole) comme des fous » a-t-il annoncé à ses partisans, afin de « faire baisser très rapidement les prix de l’énergie ». Il promet notamment de faire baisser « de moitié » les coûts énergétiques pour les Américains.

Immigration : « la plus grande opération d’expulsion » de migrants

Sur le sujet de l’immigration, le programme de Donald Trump a le mérite d’être clair, il veut lancer « la plus grande opération d’expulsion » de migrants dès son élection s’il venait à rejoindre la Maison Blanche. Le milliardaire américain prévoit également d' »utiliser l’armée » pour parvenir à ses fins afin d’expulser des migrants, puis d’ouvrir de nouveaux camps de détention. Le droit automatique du sol sera également annulé en cas d’élection de Donald Trump, « pour les enfants nés de migrants en situation irrégulière ». Le prédécesseur de Joe Biden a récemment accusé les migrants d' »empoisonner le sang du pays ».

Avortement : Trump cultive l’ambiguïté

Lors du débat entre Kamala Harris et Donald Trump, un échange houleux a eu lieu sur la question de l’avortement. Kamala Harris a notamment critiqué l’ancien président des États-Unis pour avoir nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême, afin de mettre fin à la garantie fédérale d’interruption volontaire de grossesse en 2022. « J’ai prévenu que nous allions entendre un tissu de mensonges », a-t-elle déclaré. Une réponse à l’affirmation de Donald Trump selon laquelle les bébés seraient exécutés après leur naissance aux États-Unis. « Nulle part en Amérique une femme n’ira jusqu’au bout de sa grossesse pour demander un avortement. Cela n’arrive jamais. C’est insultant pour les femmes d’Amérique », a-t-elle poursuivi. Donald Trump estime avoir « rendu un immense service » au pays en renvoyant la décision sur le droit à l’avortement aux États eux-mêmes.

En revanche, Donald Trump maintient le flou sur l’avenir de l’avortement dans le pays. Il ne se positionne pas sur la ligne de la droite religieuse américaine, selon laquelle il faudrait promettre une interdiction pure et simple de l’avortement dans tout le pays au moyen d’une loi fédérale. « Vous devez suivre votre âme et votre conscience sur cette question, mais n’oubliez pas qu’il faut aussi gagner des élections », a-t-il déclaré.

Discret sur Gaza, Trump résoudrait la guerre en Ukraine « en 24 heures »

S’il était élu, Donald Trump résoudrait la guerre en Ukraine « en 24 heures ». C’est du moins ce qu’affirme l’homme lui-même. Le problème est que l’ancien président américain n’a jamais vraiment expliqué comment il pourrait même apaiser les conflits en Ukraine. « J’ai un plan très précis pour arrêter l’Ukraine et la Russie. Et j’ai une certaine idée – peut-être pas un plan, mais une idée – pour la Chine », a-t-il déclaré dans une interview. Comme sur l’avortement, Donald Trump reste flou. Sur le conflit de Gaza, il s’est montré un fervent défenseur d’Israël lors des attaques du Hamas en octobre 2023. Depuis, il n’a pas vraiment voulu s’impliquer sur le sujet, disant ne pas « savoir exactement comment aimer la manière » dont Israël mène son offensive à Gaza. Faut-il comprendre que l’aide inconditionnelle des USA envers Israël serait remise en cause en cas d’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche ? C’est une option.

Résultats serrés dans les États clés

Les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, Donald Trump et Kamala Harris, sont au coude à coude dans la course à la Maison Blanche. Les derniers sondages donnent le républicain avec 47,5% des voix, contre 48,38% pour la démocrate. Mais ces chiffres nationaux sont moins révélateurs que les tendances dans chaque État. L’élection présidentielle américaine est un vote indirect : les électeurs américains votent et élisent des grands électeurs plus ou moins nombreux selon le taux de population de chaque État (plus il y a d’habitants, plus il y a d’électeurs) et ces derniers votent pour un candidat à la présidentielle. Lorsqu’un État est remporté par les républicains ou les démocrates, tous ses sièges sont attribués à un seul candidat, et c’est ce nombre de sièges qui compte pour être élu. Il faut en remporter au moins 270.

Si certains États votent historiquement et systématiquement pour le même camp, d’autres appelés « Swing states » varient en fonction des élections et déterminent souvent l’issue du vote : il s’agit du Texas (38 grands électeurs), de la Floride (29), de la Pennsylvanie (20), de l’Ohio (18), de la Géorgie (16), du Michigan (16), de la Caroline du Nord (15), de l’Arizona (11), du Wisconsin (10) et de l’Iowa (6). Ce sont les États qui comptent beaucoup de grands électeurs qu’il faut conquérir en priorité. Et pour l’heure, selon la compilation 270towin, le 9 septembre 2024, Kamala Harris arrive en tête dans le Michigan, tandis que la Pennsylvanie ou la Géorgie affichent une égalité parfaite entre les deux candidats. Donald Trump reste en tête au Texas (50 % contre 45 %), en Floride (49 % contre 44 %) et en Caroline du Nord (48 % contre 47 %).

Des propos déroutants qui auraient pu nuire à Donald Trump cet été

Dans une interview à la chaîne conservatrice Fox News, Donald Trump n’a pas hésité à remettre en cause les compétences de Kamala Harris, indiquant que ses homologues étrangers lui « marcheraient dessus » si elle arrivait au pouvoir. Mercredi 31 juillet, il l’a accusée d’être « devenue noire » pour des raisons électorales, lors d’un échange avec des journalistes afro-américains à Chicago. « Elle était indienne de part en part et tout d’un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire », a-t-il déclaré. Des propos « clivants et irrespectueux », a tenu à répondre Kamala Harris.

Pour rappel, née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, Kamala Harris est la première femme noire et d’origine sud-asiatique à viser la présidence des États-Unis d’Amérique. Elle se définit comme une « femme noire ». Quelques jours plus tôt, le 26 juillet, Donald Trump s’était déjà retrouvé sous le feu des critiques. Devant des chrétiens conservateurs, il avait déclaré que « dans quatre ans, vous n’aurez plus à voter. Nous aurons tellement bien résolu le problème que vous n’aurez plus à voter ».

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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