programme, circonscriptions... Ce que contient l'accord du Nouveau Front populaire
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programme, circonscriptions… Ce que contient l’accord du Nouveau Front populaire

programme, circonscriptions… Ce que contient l’accord du Nouveau Front populaire

« Nous sommes au rendez-vous de l’Histoire ». Les dirigeants des partis de gauche, réunis sous la bannière du Nouveau Front Populaire, ont présenté, vendredi 14 juin, le « 150 mesures » de leur programme commun pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Lors d’une conférence de presse à la Maison de la Chimie à Paris, ils ont accueilli un « un rassemblement sans précédent ». Ils se sont notamment engagés à abroger les réformes de l’assurance chômage et des retraites, voire améliorer le pouvoir d’achat.

La France insoumise, le Parti socialiste, les Écologistes-EELV et le Parti communiste ont également annoncé un accord sur « applications uniques » dans les 577 circonscriptions. L’alliance de gauche se réfère en revanche aux résultats des élections législatives pour annoncer le nom de son Premier ministre en cas de victoire : c’est le groupe qui comptera le plus grand nombre de députés qui « fera une proposition »selon Manuel Bompard. Franceinfo fait le point.

LFI obtient la majorité des circonscriptions, mais moins qu’en 2022

Pour ces législatives, ce sont, comme en 2022 avec Nupes, les insoumis qui présenteront le plus de candidats. La France insoumise comptera des candidats dans 229 circonscriptions, le Parti socialiste et Place publique 175, les Écologistes 92 et le Parti communiste français, 50, selon la répartition consultée par franceinfo. Un élément notable distingue l’alliance de 2022 et celle de 2024 : « Le PC, le PS et EELV pèsent désormais plus que LFI dans la répartition globale des circonscriptions »notent les dirigeants socialistes Pierre Jouvet et Sébastien Vincini.

Le nombre de circonscriptions réservées aux socialistes augmente fortement par rapport à ce que prévoyait l’accord électoral Nupes en 2022. LFI présentait alors 328 candidats, soit 100 de plus que cette fois, contre 100 pour EELV, 70 pour le PS et 50 pour le PCF. LFI obtient la grande majorité des circonscriptions en Ile-de-France, tandis que les socialistes seront très présents dans le Sud-Ouest.

Un véritable débat sur le mode de calcul opposait les socialistes, arrivés dimanche premiers des listes européennes de gauche, et les Insoumis, qui voulaient toujours monter sur les 22% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022. « Cet accord marque la progression des socialistes mais n’oubliez pas l’élection présidentielle »a expliqué Paul Vannier, député LFI sortant du Val-d’Oise, tandis que Raphaël Glucksmann a obtenu 13,8% des voix aux élections européennes, quatre points devant Manon Aubry et les Insoumis.

Promesse d’abroger les réformes des retraites et de l’assurance-chômage

• Sur les retraites et le chômage. Le Nouveau Front populaire propose de mettre un terme à plusieurs réformes mises en œuvre par les gouvernements d’Elisabeth Borne et de Gabriel Attal. Le premier est l’assurance-chômage. Cette réforme, très critiquée par les syndicats et les partis de gauche, vise à durcir les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi, pour aller plus loin. « vers le plein emploi ». Malgré la dissolution de l’Assemblée nationale, le Premier ministre Gabriel Attal a promis son entrée en vigueur par décret d’ici le 1er juillet.

Même sort promis à la réforme des retraites, qui a porté l’âge légal de la retraite à 64 ans. Au programme de la gauche : l’abrogation de la réforme des retraites et le retour à la retraite à 60 ans, dans les 15 jours suivant le second tour des élections législatives, si la gauche sort victorieuse.

• Sur le pouvoir d’achat. Selon le projet final consulté par franceinfo, le Nouveau Front populaire entend bloquer par décret les prix des biens essentiels en matière d’alimentation, d’énergie et de carburant, et renforcer le bouclier qualité-prix pour l’outre-mer. L’alliance promet aussi l’indexation des salaires, mais aussi des pensions de retraite, à l’inflation, afin de favoriser le pouvoir d’achat. La gauche unie prévoit d’augmenter le salaire minimum à 1.600 euros net et d’augmenter de 10 % le point d’indice des fonctionnaires.

Le Nouveau Front Populaire entend également abolir « la taxe Macron de 10 % sur les factures d’énergie » et annuler l’augmentation prévue des prix du gaz le 1er juillet.

• Sur la fiscalité. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a appelé à la justice fiscale. Il a élaboré des mesures pour « restaurer l’ISF et supprimer le ‘flat tax' ». Ce dernier, également appelé prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, est entré en vigueur en 2017 dans le but de réduire l’impôt payé par les contribuables les plus riches, afin de les inciter à investir dans l’économie.

• Sur les services publics. Le syndicat fournit « une école vraiment gratuite », a déclaré Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes-EELV. Ceci comprend « complètement libre » cantine scolaire, fournitures, transports et activités périscolaires, selon le programme consulté par franceinfo.

• Sur l’immigration. Le programme prévoit d’abroger la loi sur l’immigration. Ce texte, dont 40 % des articles ont été censurés par le Conseil constitutionnel en janvier, vise notamment à accélérer les procédures de demande d’asile et à faciliter les expulsions des personnes en situation irrégulière. En contrepartie, le Nouveau Front populaire s’engage à apporter un accompagnement social et une autorisation de travail aux demandeurs d’asile, et à instaurer le titre de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence. Il propose de créer un statut de personne déplacée climatique.

• Sur la guerre en Ukraine et à Gaza. Le texte indique également «défendre sans faille» Ukraine. Avec cependant « lignes rouges, notamment sur l’intervention militaire des troupes françaises sur le terrain », a déclaré Manuel Bompard sur RTL. Le texte condamne « massacres terroristes » commis par le Hamas le 7 octobre et exige « la libération de tous les otages ». Il demande un « cessez-le-feu immédiat » sur le territoire palestinien et la reconnaissance d’un État palestinien. Il envisage également une rupture avec le « Le gouvernement suprémaciste d’extrême droite de Netanyahu » Et un embargo sur les livraisons d’armes à Israël.

Sur la lutte contre le racisme. Qu’il s’agisse d’antisémitisme ou d’islamophobie, le programme promet de « donner les moyens à la justice » poursuivre et sanctionner les auteurs de propos ou d’actes racistes, islamophobes et antisémites. Il prévoit également de créer une commission pour l’égalité dotée d’un observatoire des discriminations et de centres spécialisés au sein des services publics et des cours d’appel. Alors que LFI est accusée d’avoir une position ambiguë sur l’antisémitisme, l’émission propose « un plan interministériel pour analyser, prévenir et lutter contre l’antisémitisme en France, notamment à l’école et contre ses effets sur la vie des populations qui le vivent. »

Sur l’environnement. Le programme promet de voter une loi énergie-climat, de mettre en place un plan climat visant la neutralité carbone en 2050, et d’assurer une isolation complète des logements en renforçant les aides aux ménages. Le Nouveau Front populaire envisage également de reconsidérer la fusion entre l’Agence de sûreté nucléaire et l’Institut de recherche sur la sûreté nucléaire. Ce projet, initié en 2023, avait été critiqué de toute part par des experts et des associations.

Ruffin, Rabault… Premiers ministres potentiels

L’alliance de gauche n’a pas encore décidé quelle personnalité pourrait être Premier ministre en cas de victoire. « Nous sommes tombés d’accord (…) c’est le groupe parlementaire qui aura le plus grand nombre de députés qui fera une proposition de nom pour celui qui sera à Matignon »a expliqué Manuel Bompard, lors d’un micro serré, après la conférence de presse.

Plusieurs membres de l’alliance ont cependant manifesté leur intérêt pour Matignon. « Je m’en sens capable »a déclaré le député sortant de la Somme François Ruffin, sur France Bleu. « Nous sommes plusieurs. Bien sûr, j’en fais partie comme les autres »a également déclaré Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, sur RTL.

Le cas de Jean-Luc Mélenchon est particulièrement évoqué. Il n’est pas « disqualifié », a assuré Olivier Faure sur RMC. Que « ne sera pas Jean-Luc Mélenchon », a expliqué vendredi matin sur France Inter Raphaël Glucksmann, député européen Place publique. Il « il faut une personne qui crée le consensus au sein des groupes », il a prévenu. Il a cité les noms de personnalités comme « François Ruffin, Valérie Rabault », et a précisé qu’il n’était pas candidat à ce poste.

Sur Sud Radio, l’insoumise Clémentine Autain a déclaré que « Bien sûr »elle accepterait d’être Premier ministre. « Une candidature féminine au poste de Premier ministre aurait beaucoup d’avantages ! a lancé la socialiste Valérie Rabault sur X.

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