Procurations frauduleuses, clientélisme... L'ancien député marseillais Julien Ravier se dit victime de son équipe
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Procurations frauduleuses, clientélisme… L’ancien député marseillais Julien Ravier se dit victime de son équipe

Procurations frauduleuses, clientélisme… L’ancien député marseillais Julien Ravier se dit victime de son équipe

Plusieurs procurations frauduleuses ont été réalisées par les équipes de campagne de Julien Ravier lors des élections municipales de 2020. Celui qui fut la figure montante des LR à Marseille affirme lors de son procès n’avoir aucune responsabilité dans ces pratiques.

Le Figaro Marseille

Julien Ravier était sur toutes les affiches, souriant aux côtés de sa colistière Valérie Boyer, toutes deux candidates dans le 11e et le 12eet arrondissements. Il a été la figure de proue pour ces élections municipales 2020 à Marseille de la principale candidate des LR, Martine Vassal. Mais il l’assure : du scandale qui a précipité sa chute, lui, la figure montante des LR dans la deuxième ville de France, n’en savait rien et n’en est pas responsable.

En juin 2020, la presse révélait des pratiques frauduleuses au sein de l’équipe de campagne LR du 11et et 12et quartiers de Marseille. Au total, 194 procurations douteuses ont été réalisées par l’entourage de Julien Ravier, dont certaines émanaient de patients atteints d’Alzheimer hébergés dans un Ehpad du 12eet Pour certains, des élus municipaux, leurs proches ou encore des membres de l’équipe de campagne de Julien Ravier ont voté à leur insu.

La situation a conduit Julien Ravier à être déclaré inéligible par le Conseil d’Etat en 2022. Deux ans plus tard, à la barre lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Marseille, l’ancien candidat LR de Martine Vassal clame son innocence. « Je n’ai rien vu du tout »insiste l’ancien député et maire du secteur. « Je suis certainement le bénéficiaire, mais je ne suis pas celui qui donne les ordres. »affirme-t-il. Julien Ravier était pourtant bien le destinataire de courriels concernant une « liste de proxy ». Des courriels qu’il affirme pourtant n’avoir jamais lus. « Je reçois 150 emails par jour »il se justifie.

Directeur de campagne absent

À qui la faute alors ? Pour Julien Ravier, le coupable est facile à trouver. Ces pratiques frauduleuses seraient une initiative personnelle de son directeur de campagne, qui fut aussi son directeur de cabinet et ami pendant dix ans, Richard Omiros. « Je connais le caractère de M. Omiros, justifie Julien Ravier. En période de campagne, il est soumis à un stress, non pas que je lui inflige, mais qu’il s’inflige lui-même. Il peut être très directif, très brutal. Il a un caractère susceptible et a un profil psychologique de plus en plus difficile. Pendant la campagne, il a complètement décompensé.

Selon Julien Ravier, alors que la crise sanitaire se profile et que l’élection s’annonce serrée, son directeur de campagne a procédé à ses procurations frauduleuses parce qu’il avait des ambitions politiques. Il aurait voulu l’impressionner, ainsi que « Valérie Boyer et la vraie direction de campagne, Martine Vassal et toute son équipe. » Lorsque le scandale des procurations dans l’Ehpad éclate, Julien Ravier raconte avoir organisé une réunion de crise avec sa directrice de campagne et notamment Valérie Boyer, sur les faits « abject ». « Je ne pourrai jamais les tolérer »il dit. « Ma grand-mère est atteinte d’Alzheimer et ma mère est décédée en 2018 d’un cancer du cerveau. Je demande des explications. M. Omiros me répond de manière extrêmement vague. Il dit que j’étais au courant, mais non, je n’étais absolument pas au courant qu’ils étaient illégaux et irréguliers. »


Je ne suis pas quelqu’un qui s’est lancé dans une chasse aux procurations.

Julien Ravier, ancien maire de la région de Marseille

« Vous essayez de transférer la responsabilité sur des personnes qui n’étaient que des subordonnés. »déclare l’avocat de Richard Omiros, M.et Claude Deboosere-Lepidi. « L’objectif est de gagner, de récolter le plus de voix possible. Je ne suis pas quelqu’un qui s’est lancé dans une chasse aux procurations », a-t-il ajouté. Julien Ravier répond. « chasse » Un fait un peu inhabituel, selon les enquêteurs. Interrogés par l’entourage de Julien Ravier, certains auraient accepté de prendre procuration dans l’espoir d’obtenir un poste à la mairie du quartier, ou un logement social. « Y a-t-il une forme de clientélisme là-dedans ? »s’interroge le président de la sixième chambre du tribunal correctionnel de Marseille, Pascal Gand. « Je comprends que M. Omiros ait trouvé des agents de cette manière. »répond Julien Ravier.

Sur le banc des accusés, Richard Omiros ne peut répondre. Et pour cause : hospitalisé en psychiatrie, il ne s’est pas présenté à ce procès, tout comme le policier qui a validé ces procurations et le directeur général des services du 11et et 12et Au total, treize prévenus ont été convoqués jusqu’à vendredi devant le tribunal correctionnel de Marseille. La plupart d’entre eux risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.

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