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Procès RN : Louis Aliot en grande difficulté devant le tribunal

Entendu ce mardi dans le cadre du procès des assistants parlementaires des députés FN/RN, le maire de Perpignan Louis Aliot s’est montré très approximatif. Il n’a pas vraiment pu justifier devant la justice pourquoi il n’a jamais interagi avec son assistant parlementaire Laurent Salles, ni pourquoi ce dernier semblait principalement travailler pour le parti.

Publié le 29 octobre 2024




Florent LE DU

Malgré son mandat de maire de Perpignan, Louis Aliot est très régulièrement présent au tribunal judiciaire de Paris depuis le 30 septembre. Une manière de mieux préparer votre audience devant le tribunal correctionnel de ce mardi après-midi ? Au vu de sa performance, mélange d’approximations et de maladresses, il aurait sans doute mieux fait de prendre soin de ses électeurs. « Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi agile. » » a lâché après l’audition l’un des avocats de ce procès des assistants parlementaires des députés FN/RN.

Un seul contrat, celui qu’il a contracté comme parlementaire auprès de Laurent Salles entre juin 2014 et février 2015, est reproché à Louis Aliot dans cette affaire. Même si le tribunal n’a pas manqué de l’interroger sur d’autres conventions, comme lorsqu’il était assistant parlementaire de Marine Le Pen (alors sa compagne), entre 2011 et 2014, à temps partiel mais pour 5 000 euros par mois.

Un contrat qui, étonnamment, n’a pas été retenu en prévention. Toutefois, Louis Aliot n’a jamais expliqué quelles étaient les missions qu’il exerçait à l’époque, balayant la question ce mardi devant le tribunal, après avoir refusé de répondre aux questions des juges d’instruction, depuis le début de l’instruction il y a neuf ans.

Aucun appel et un seul SMS échangé en 9 mois

Le maire de Perpignan ne s’est pas montré beaucoup plus prolixe sur les missions que son adjoint parlementaire Laurent Salles était censé réaliser pour lui. « Il s’est occupé de trier mon courrier, j’ai tout reçu au siège du FN à Nanterre parce que les gens ne faisaient pas de différence entre l’eurodéputé et le vice-président du FN, donc il a fallu trier »il se contentait de justifier ce contrat à temps plein.

À quoi ressemblait réellement leur relation ? Selon les constatations effectuées par les enquêteurs, pendant la durée de leur contrat, Louis Aliot et Laurent Salles n’ont échangé qu’un seul SMS, aucun appel téléphonique, seulement huit emails portant exclusivement sur des démarches administratives et un seul événement à l’ordre du jour. de l’adjoint : la Galette des rois organisée par la fédération Hauts-de-Seine du Front National… « Je n’avais pas besoin d’interagir avec lui, je le voyais chaque semaine. » a répondu l’ancien député européen.

Laurent Salles a quant à lui souhaité garder le silence lors de son audition. Au cours de l’enquête, il s’était en revanche montré plus bavard, expliquant notamment qu’il n’avait ni rencontré ni interagi avec son futur adjoint, y compris lors de la signature du contrat, et qu’il avait déménagé, dès son embauche, à le bureau de la DNGM, la Direction nationale des grandes manifestations du FN. « C’était un open space à côté de mon bureau à Nanterre, c’est pour ça que je l’ai installé là »assure Louis Aliot.

3,5 heures d’interrogatoire

Mais Laurent Salles n’était-il pas, en réalité, un « adjoint » de la DNGM, comme l’indiquait l’organigramme du parti en janvier 2015 ? Plusieurs courriels, mais aussi les aveux de Laurent Salles et de Yann Maréchal Le Pen (responsable du service) aux enquêteurs attestent de tâches menées en faveur de ce département.

Dans les cordes, Louis Aliot patine. Il explique d’abord que « quand il aurait fini ses tâches d’assistant parlementaire, Laurent Salles pourrait aider la DNGM ». Depuis « A cette époque, la DNGM ne travaillait que sur le congrès de 2014 où j’avais pris position, tout comme les députés européens. Donc il a aussi travaillé pour moi, travaillant pour l’organisation du congrès. »

Durant ses 3h30 d’interrogatoire, Louis Aliot est revenu à plusieurs reprises sur ses propos, confus. Comme lorsqu’il a expliqué avoir adressé une lettre de licenciement à Laurent Salles, sans pouvoir expliquer pour quel motif, à quelle date, et si ce document existe réellement… Une défense peu convaincante donc, à l’instar des autres prévenus qui prennent aux commandes pour la quatrième semaine consécutive, ce qui n’augure rien de bon pour Marine Le Pen et le Rassemblement national.

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Cammile Bussière

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