Procès pour viol de Mazan : « Je tiens à vous présenter mes excuses, Madame, d’avoir pensé que vous étiez complice »
L’homme qui se tient dans la boîte ne tourne pas autour du pot, on le comprend dès ses premiers mots. C’est dit d’un seul souffle, sur le ton monotone de ceux qui ont engourdi leurs émotions à cause des abus et de la souffrance. « J’ai été placé dans une famille d’accueil de 3 à 18 ans. Dans la première, ils m’ont battu avec des bâtons et des martinets, j’ai été mis à genoux pendant des heures. Dans la seconde, le père m’a maltraité. Et puis, un jour, j’ai tordu, j’ai été interné. J’avais 16 ans. »
Ce jeudi 27 septembre, le tribunal correctionnel du Vaucluse entend Fabien S., 39 ans, sur son parcours de vie, pour comprendre quel homme il était lorsqu’il s’est rendu à Mazan en août 2018, pour finalement abuser de Gisèle Pelicot en soumission chimique d’État. Parmi les 51 accusés, il est l’un des rares à comprendre pourquoi il est jugé, à reconnaître les faits sans ergoter et à les regretter. Avec ses mots, ceux d’un homme rude qui s’est bâti sur un champ de ruines.