Procès pour viol à Mazan : qui sont les sept accusés à la barre cette semaine ?
Le procès pour viol de Mazan entre dans sa septième semaine. Jusqu’à vendredi, le tribunal correctionnel du Vaucluse examine les dossiers de sept accusés. Ces sept hommes font partie des 51 comparaissent depuis début septembre pour viol aggravé sur Gisèle Pelicot, que son mari a droguée pour la soumettre sexuellement à d’autres hommes qu’il a recrutés sur Internet.
Dominique D., 45 ans
L’enquête a montré que Dominique D., un Pontétien de 45 ans, s’est rendu à six fois avec les Pélicots à Mazan, entre février 2015 et septembre 2020. Cet ancien militaire reconverti comme chauffeur routier, a expliqué qu’il fréquentait assidûment le site coco.fr pour pallier le manque de désir sexuel de sa femme.
Il assure que Dominique Pelicot a été très clair lors de leurs échanges : il savait que sa femme était droguée avoir des rapports sexuels sans qu’elle s’en rende compte et qu’il fallait prendre le maximum de précautions. Face aux enquêteurs, Dominique D. a reconnu s’être rendu à Mazan en toute connaissance de cause. Il admet également que le fait que la victime soit complètement soumise et réduite à un objet sexuel a contribué à son excitation. A l’ouverture du procès, il a pourtant répondu « non » lorsque le président lui a demandé s’il reconnaissait les faits.
Cyprien C., 43 ans
Identifié comme « David de Carpentras » dans le disque dur de Dominique Pelicot, Cyprien C. s’est rendu une fois à Mazan, en 2017. Ce père d’enfant, au chômage au moment des faits, a passé son enfance dans les foyers et familles d’accueil et souffrait, à l’âge adulte, d’une dépendance à l’alcool. Il est décrit par le psychologue expert comme « un homme vulnérable qui a besoin de sécurité, d’affection et d’un sentiment d’appartenance ».
Entendu par les enquêteurs après son interpellation, il a reconnu avoir rapidement compris que quelque chose n’allait pas quand il est venu chez les Pélicots, mais cela ne l’a pas empêché d’être excité. Face à un extrait vidéo lors de l’enquête, il s’est dit « choqué » et a reconnu qu’il s’agissait d’un viol, puisque la victime ne semblait pas consentante. Cependant, à l’ouverture du procès, il a déclaré qu’il « n’a pas reconnu les faits ».
Mohamed R., 70 ans
Dans le disque dur de Dominique Pelicot, les vidéos de Mohamed R. figurent dans un dossier intitulé « Momo Île de Ré », daté de mai 2019. En garde à vue, Mohamed R. a expliqué avoir été en contact avec Dominique Pelicot sur le site coco.fr. site web. Dominique Pelicot, qui séjournait alors dans la maison de vacances de sa fille, lui a proposé un plan à trois sexuel avec sa femme. Accueilli par Dominique Pelicot nu, à l’entrée de la maison, Mohamed R. dit avoir immédiatement senti que quelque chose n’allait pasmais il n’est pas parti.
Ce retraité, père de sept enfants issus de trois mères différentes, avait déjà été condamné en 1999 pour le viol de sa fille. Il a alors estimé qu’il s’agissait d’un « piège« de sa fille et de ses ex-compagnes et qu’il a été victime d’une erreur judiciaire. Dans l’affaire Pélicot, il a déclaré aux enquêteurs qu’il n’avait que son consentement »du mari » puisque la femme dormait. L’expert en psychologie note qu’il « ne se remet pas en question, ne remet pas en cause les événements ».
Patient atteint d’un canceril a été hospitalisé à plusieurs reprises au début de l’audience, mais devrait comparaître cette semaine.
Cyril B., 47 ans
Cyril B. apparaît sur une vidéo de novembre 2018 dans un dossier sur le disque dur de Dominique Pelicot intitulé « avec Cyril de carpentras ». Devant les enquêteurs, cet homme célibataire sans enfant a déclaré qu’il était « conducteur routier et consommateur quotidien de cannabis ». Il se dit hétérosexuel et affirme j’ai déjà pratiqué le swing via des sites de rencontres. Son partenaire a décrit aux enquêteurs un homme « très respectueux et très doux ».
Concernant sa venue à Mazan, il a reconnu avoir retrouvé l’ambiance « malsain » et l’attitude de Dominique Pelicot « dirigiste ». Au cours de l’enquête, il a assuré qu’il avait été manipulé et qu’il n’était pas coupable d’avoir commis un viol. A l’ouverture du procès, il a confirmé qu’il n’a pas reconnu les faits de viol aggravé.
Mahdi D., 36 ans
Cet Avignonnais apparaît dans un dossier que Dominique Pelicot a intitulé « Hugo nuit du 061018 ». Il s’est un jour rendu à Mazan, et a expliqué aux enquêteurs que Dominique Pelicot s’était présenté à lui, sur coco.fr, comme un couple libertin souhaitant rencontrer des hommes. Habitué aux relations libertinesMahdi D. dit ne pas avoir été gêné par le scénario d’une femme faisant semblant de dormir, mais avoue ne jamais s’être posé la question « pour savoir si elle faisait vraiment semblant de dormir »même s’il avait « j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas ».
Père d’un enfant dont il n’a pas la garde, cet employé d’une entreprise de transport est décrit par ses proches comme « gentil », « généreux », « serviable », « travailleur ». Au début du procès, il a affirmé qu’il n’a pas reconnu les faits.
Ahmed T., 54 ans
Ahmed T. est marié depuis 30 ans, père de trois enfants, et décrit ses pratiques sexuelles comme « banal et régulier ». Il assure que sa rencontre avec le couple Pélicot est la seule qu’il a faite via le site coco.fr. Il est allé un jour à Mazan et a pensé que Gisèle Pelicot « elle devait être timide, c’est pourquoi elle a fait semblant de dormir et de ne pas le voir ». Constatant l’état de la victime, il reconnaît avoir posé des questions, mais « pensée ayant obtenu son consentement par l’intermédiaire de son mari qui lui avait donné confiance..
Installé dans le Rhône Gard, très impliqué dans un club sportif, Ahmed T. est décrit par ses proches comme « sociable et très actif ». Lorsque le président du tribunal correctionnel du Vaucluse lui a demandé au début du procès s’il reconnaissait les faits, il a simplement répondu « Non ».
Redouane A., 40 ans
Quand Redouane A. est identifié dans une vidéo du dossier « Miloud » de Dominique Pelicot, il est déjà incarcéré pour d’autres faits et chef d’accusation 19 inscriptions à son casier judiciaire. Ce père de trois enfants a été séparé de sa mère suite à des violences conjugales et a été reconnu coupable de vols et violences aggravés, de violences sur conjoint et de menaces de mort contre personnes dépositaires de l’autorité publique.
Il se rendit d’abord chez les Pélicots à Mazan, pour rencontrer un couple libertin et trouva une femme endormie, avec qui il eut des relations sexuelles. Il est revenu à Mazan quelques jours plus tard, à la demande de Dominique Pelicot, selon lui. Redouane A. demande alors de l’argent à Dominique Pelicot en échange de son silence, mais lui demande également de lui fournir les médicaments qu’il utilisait pour endormir sa femme.
Au cours de l’enquête, l’expert psychologue a constaté « faibles capacités intellectuelles ». « Il semble incapable de se conformer aux lois et aux normes sociales »comprend également une expertise psychiatrique. Au début de l’audience, Redouane A. a affirmé qu’il n’a pas reconnu les faits.
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