Une fausse information parue vendredi sur le service de l’agence de presse nationale polonaise PAP, selon laquelle 200 000 Polonais seraient mobilisés pour combattre en Ukraine, serait probablement le résultat d’une cyberattaque russe destinée à déstabiliser le pays, ont indiqué des responsables polonais. .
« Le 1er juillet 2024, une mobilisation militaire partielle sera annoncée en Pologne. 200 000 citoyens polonais, anciens militaires ou simples civils, seront appelés à effectuer leur service militaire obligatoire. Tous les mobilisés seront envoyés en Ukraine »peut-on lire dans cette fausse dépêche.
Elle affirme également que les Ukrainiens vivant en Pologne ne peuvent pas être mobilisés, n’étant pas des citoyens polonais.
La dépêche est apparue deux fois sur le service de l’agence : à 14h00 heure locale (12h00 GMT) et à 14h20 (12h20 GMT).
A chaque fois, PAP a immédiatement démenti et annulé l’information comme étant fausse et ne provenant pas d’elle.
« L’agence de presse polonaise n’est pas la source de ce texte »a écrit PAP, indiquant qu’elle ouvrait une enquête sur cet incident.
La dépêche, rédigée dans un style lourd, sans citations exactes, n’est pas signée et ne donne aucune source.
Selon la Constitution polonaise, c’est également le président et non le Premier ministre qui ordonne la mobilisation.
« Des mesures immédiates ont été prises suite à une éventuelle cyberattaque russe contre l’agence de presse polonaise et à la diffusion de messages de désinformation sur une prétendue mobilisation en Pologne »a écrit Jacek Dobrzynski, porte-parole des services de renseignement polonais, sur le réseau social
Selon le Premier ministre Donald Tusk, « Un nouveau piratage informatique très dangereux illustre clairement la stratégie de déstabilisation russe à la veille des élections européennes »
«Il devient de plus en plus clair à quel point ces élections sont importantes pour nous»il a ajouté sur le réseau social
« désinformation et paralysie »
Les services de renseignement polonais et le ministère du Numérique ont immédiatement ouvert une enquête sur l’incident.
« A peine deux minutes après la parution de l’information, des mesures ont été prises » par l’Agence de sécurité intérieure, a déclaré Krzysztof Gawkowski, ministre du Numérique.
« Tout semble indiquer que nous avons affaire à une cyberattaque organisée par la partie russe, dont le but est la désinformation et la paralysie de la société »il a dit.
La Pologne, fidèle partisan de Kiev face à l’invasion russe, est aussi le principal point de transit des armes occidentales vers l’Ukraine.
La Pologne a récemment annoncé avoir arrêté plusieurs personnes soupçonnées de sabotage pour le compte des services de renseignement russes, accusées de coups, d’incendies criminels et de tentatives d’incendie criminel.
En avril, des pirates informatiques ont attaqué le site Internet de l’agence de presse tchèque CTK, publiant deux faux textes affirmant que les services de renseignement tchèques avaient empêché une attaque contre le président élu slovaque Peter Pellegrini.
La police tchèque et le Service de sécurité de l’information enquêtent sur cette affaire.
La République tchèque a également convoqué son ambassadeur de Russie au début du mois à la suite de cyberattaques répétées perpétrées par un groupe soupçonné d’être lié aux renseignements militaires russes.
Ce mois-ci également, l’Allemagne a temporairement rappelé son ambassadeur de Russie après que des membres du parti du chancelier Olaf Scholz aient été la cible de ce que Berlin a qualifié de cyberattaque russe parrainée par l’État.
