Pro D2 – « Un match qui compte beaucoup pour nous » : les Basques d’Agen ont hâte de retrouver Aguiléra
Alors que le SU Agen se déplace à Biarritz ce vendredi soir (21h), les trois Basques du groupe, Iban Etcheverry, Arnaud Duputs et Peyo Muscarditz, s’apprêtent à disputer un match riche en émotion. Anciens partisans du BO, ils ne se déplacent pas n’importe où.
Marcher sur le pré d’Aguiléra signifie beaucoup pour eux. Iban Etcheverry, Peyo Muscarditz et Arnaud Duputs sont tombés amoureux du rugby en regardant jouer l’Olympique de Biarritz. « Il y avait une grande équipe à cette époque. Il suffit de regarder les joueurs qui y jouaient. Surtout à mon poste. Thierry Dusautoir, Sege Betsen… Ce sont des joueurs qui m’ont attiré. J’avais les yeux brillants à l’époque. je passe du temps à les regarder jouerconcède le troisième ligne et capitaine du SUA.
Son grand ami, Peyo Muscarditz, a également été marqué par cette génération dorée : « J’adorais Biarritz. J’étais fan d’Imanol Harinordoquy, Dimitri Yachvili et Damien Traille. Ce sont ces gars-là qui m’ont fait commencer le rugby quand j’étais au collège. J’allais à Aguiléra avec mes oncles pour les voir jouer. Je me souviens. leurs épopées en Coupe d’Europe notamment, je n’avais pas Canal, donc quand je pouvais les voir sur France 2, c’était génial.
Pour Iban Etcheverry, c’est encore plus particulier. Tout a commencé pour lui sur cette pelouse. « Je garde de très bons souvenirs avec mon club formateur l’US Mouguerre. J’ai fait un bon tournoi à Aguiléra qui m’a ensuite permis d’être repéré et d’aller à l’Aviron bayonnais. Alors, c’est « C’est un stade qui compte beaucoup pour moi. Quand j’étais petit et que j’ai commencé, c’était le grand Biarritz olympique qui y jouait. »
Les trois hommes sourient en évoquant leur Pays Basque préféré et en rencontrant leurs proches. « La préparation de ce match n’est pas particulière. En revanche, le moment le sera forcément. Il y aura de la famille et des amis »avoue Arnaud, suivi d’Iban : « Pour l’instant, c’est un match qui compte beaucoup pour moi. Un match que j’attends avec impatience pendant la saison. Il y a beaucoup d’enthousiasme d’aller jouer devant mes proches et ma famille qui ne sont pas en déplacement. souvent à Agen. » Il y a deux ans, ce dernier avait d’ailleurs survolé les débats à Aguiléra, inscrivant un essai et réalisant une passe décisive lors de la victoire agenoise (15-18). Une rencontre qu’il n’oubliera probablement jamais.
La coinche, la pala et le chambrage avec Pourteau
Les trois Agenais d’adoption sont très souvent ensemble. Les premiers à rejoindre le Lot-et-Garonne furent Iban Etcheverry et Arnaud Duputs. Comme un crève-cœur sur le moment pour ce dernier : « C’était dur parce qu’on avait beaucoup d’amis de l’équipe junior qui étaient encore là. Malgré la baisse, nous avons eu une excellente année. Je n’avais connu Bayonne que parmi les professionnels. Je suis content de ce choix car j’ai réussi à venir chercher du temps de jeu. Venir à Agen était une bonne chose même si Bayonne restera toujours spécial. »
Récemment, le capitaine exemplaire du SUA a vu l’un de ses meilleurs amis, Peyo Muscarditz, rejoindre le 47. «Nous étions très heureux»confirme Duputs. « Nous avons partagé tellement de choses ensemble sur et en dehors du terrain… Nous sommes des amis proches dans la vie donc c’est toujours agréable d’avoir un visage familier ici. Et puis sur le terrain, cela nous tient à cœur de combattre ensemble.
Combattre justement, c’est aussi le mot d’ordre du deuxième centre des Bleu & Blanc. « Je connais très bien Arnaud. Assez pour savoir que nous partageons les mêmes valeurs. Nous ne sommes pas les joueurs les plus talentueux mais nous aimons nous battre et rendre la tâche difficile aux adversaires. Nous aimons surtout donner à l’équipe. C’est pourquoi nous nous apprécions sur et en dehors du terrain.
Le triplet n’a pas seulement le rugby en commun. Au contraire. « Ils aiment aussi perdre à la coinche», sourit Etcheverry, un peu réservé, l’un des « leaders sociaux » de ce groupe suaviste. Il poursuit : « Nous partageons de bons moments. Nous mangeons souvent ensemble ou allons prendre un café. Évidemment, nos racines jouent un rôle. Muscarditz, de son côté, regrettera peut-être de ne plus pouvoir jouer à la pala du Lot-et-Garonne. Mais les trois hommes s’épanouissent du côté d’Armandie. Ils ne sont pas les seuls.
Cet été, ils ont été rejoints par un voisin béarnais. Franck Pourteau. « Il vient du 64, comme nous. C’est spécial. Et puis on jouait les uns contre les autres ou ensemble parfois parmi les jeunes »se souvient Peyo. Malgré le fait que tout ce beau monde s’apprécie, « on lui envoie quelques pièces de temps en temps »ils se confient. Histoire d’entretenir cette fierté basque, même à plusieurs heures de chez soi. Une fierté qui sera encore en jeu, vendredi soir, dans un enclos qui leur est précieux.