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Pro D2 – « Quatre poids lourds sur la ligne de départ, c’est du jamais vu » estime Jean-Baptiste Aldigé, futur actionnaire de Nice

Avec son œil aiguisé, l’ancien président de Biarritz (qui a connu une ascension en 2021) et futur actionnaire de Nice (promu cette année), Jean-Baptiste Aldigé, nous livre ses impressions sur le championnat de Pro D2 qui débute cette semaine.

Que pensez-vous de la Pro D2 qui débute ?

Tout d’abord, contrairement au Top 14, la Pro D2 a sa propre histoire chaque saison. En Top 14, ce sont toujours les mêmes clubs qui se battent pour la qualification, les demi-finales directes. En Pro D2, du fait du ticket offert en Top 14, les équipes qui vont aux phases finales évoluent d’une année sur l’autre. On voit aussi l’arrivée de grandes agglomérations de nouveaux territoires qui cohabitent avec les bastions historiques de notre sport, les sous-préfectures du Sud-Ouest. Au final, cela donne une compétition ouverte, où l’on ne sait pas qui sera champion.

Pas de favoris cette année ?

Il y a un bloc de quatre équipes qui sont au-dessus du lot. Quatre poids lourds sur la ligne de départ, c’est du jamais vu. Brive, Oyonnax, Grenoble et Aix-en-Provence ne seront pas loin. Ces quatre équipes ont des points communs, à savoir une vraie stabilité sportive associée à un staff et des dirigeants ultra-compétents. J’ai une réelle admiration pour le travail effectué par Oyonnax. Ils font tout très bien. Ils savent gérer les moments faibles. A domicile, il n’y a jamais de crise. De plus, je trouve que le talent de Joe El Abd n’est pas assez reconnu. Je pourrais dire la même chose d’Aix-en-Provence où les dirigeants ont construit quelque chose de solide et ils l’ont appuyé avec un manager qui a l’expérience de cette division avec Mauricio Reggiardo. A Grenoble, et je suis bien placé pour le savoir, tout s’est mieux passé à partir du moment où Nicolas Nadau épaulé par Patrick Pezery, a pris les rênes techniques. Nadau connaît très très bien la Pro D2. Enfin, à Brive, on ne présente plus Pierre-Henry Broncan. C’est l’homme de la situation qui va permettre aux Brivistes de jouer à nouveau les premiers rôles.

Si on vous suit, il n’y aura pas de surprise dans le Top 6, pas de place pour un Béziers ou un Dax, qui s’étaient pourtant qualifiés l’an dernier ?

Attention, en Pro D2, il y a deux championnats. Le premier pour la qualification, puis les phases finales pour gagner et monter en Top 124. Dans la première phase, bien sûr, il peut y avoir ou il y aura une surprise. Je vois bien Mont-de-Marsan jouer les trouble-fêtes. C’est l’un des petits budgets mais qui fonctionne très, très bien avec les techniciens de son territoire. Avec Aurillac, ce sont deux orfèvres de la Pro D2. Leur régularité ces dernières années est exemplaire. Personnellement, je ne suis pas inquiet pour eux. A l’inverse, je me pose des questions sur Dax. Grâce à Jeff Dubois et à son staff, les Dacquois ont surperformé l’an dernier. Ils ont été promus et sont allés directement dans le Top 6. Mais qu’ont fait ses dirigeants ? Ils ont dû avoir une manne financière supplémentaire, mais j’ai l’impression qu’ils repartent avec les mêmes moyens.

Les Dacquois de Jeff Dubois sauront-ils confirmer leur excellente saison ?
Les Dacquois de Jeff Dubois sauront-ils confirmer leur excellente saison ?
Icon Sport – Romain Biard

Cette année, de grands noms de Grande-Bretagne évolueront en Pro D2…

C’est l’une des preuves de la bonne santé de la Pro D2, qui bénéficie d’une belle visibilité, notamment avec la programmation réalisée par Canal+. Aujourd’hui, le haut de tableau de Pro D2 est en mesure de proposer des salaires supérieurs à ceux de la Celtic League ou de certaines équipes du championnat anglais, d’autant que sur le marché des joueurs dits Jiffs, il est moins bien positionné.

C’est à dire ?

Oh, il me faudrait du temps et de l’espace pour me développer. Mais disons, et c’est une réalité, qu’en moyenne un joueur de jiff, pour ne pas dire français, préfère être le 3ème dans la position d’une équipe du Top 14 que le 1euh au poste de Pro D2. Il préfère l’argent au temps de jeu… C’est une des conséquences de la nouvelle répartition des droits TV où l’on est passé de 60% Top 14 – 40% Pro D2 à 70-30.

Enfin, un mot sur la bataille pour rester debout…

Ça va être plus serré que jamais. Il y a un fossé entre le National et la Pro D2. On voit que c’est dur pour les promus, même si l’an dernier Dax et Valence-Romans l’ont été et ont très bien réussi.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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