Pro D2 – Piula Faasalele (Biarritz) : « Il faut pousser les gars pour qu’ils n’aient pas de limites »
Tout sourire, après la victoire de son équipe face à Oyonnax (19-13), Piula Faasalele, le deuxième ligne du BO, est revenu sur le bon début de saison de Biarritz et a appelé ses coéquipiers à se lâcher encore plus.
Piula, le BO ne s’est pas ménagé pour aller chercher cette victoire…
Oui, bien sûr. Depuis le début de la saison et la préparation physique, on sait que la saison va être compliquée, qu’on va vivre des moments difficiles, mais c’est à nous de prendre les choses en main. Il faut rester calme pour construire le match au mieux. Il faut avoir confiance en nous. Il est important qu’on reste concentré sur nous-mêmes et pas sur les autres équipes. On est en phase de construction. Le résultat de ce soir est une chose.mais c’est surtout une question de fierté aujourd’hui.
Avez-vous ressenti de la frustration lorsque Oyonnax a reçu son premier carton jaune et que vous n’avez pas réussi à concrétiser vos occasions ?
Oui, il y en a un peu, mais ça fait partie du rugby d’aujourd’hui. Il faut aller chercher les choses, rien n’est facile. Il faut prendre ça comme une bonne leçon. Quoi qu’il arrive, il faut rester calme, baisser la tête et continuer à travailler.
Dans ce genre de moment, votre voix est-elle davantage entendue par les autres joueurs ?
Je pense que oui. Mais mon but n’est pas de parler. Je veux être acteur. Quand on traverse une période difficile, je dis parfois quelques mots, mais je pense que l’équipe a beaucoup de qualités. Il y a beaucoup de talent dans cette équipe, il faut juste leur donner confiance. On sait que, dans un match, il y aura des hauts et des bas. C’est à ce moment-là qu’il faut leur donner confiance. Quand quelqu’un fait quelque chose de négatif, cela ne veut pas dire que c’est un mauvais joueur. Il a peut-être juste fait une bêtise, mais ce n’est pas grave, il faut avancer et continuer dans le schéma qui a été établi.
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Vous avez eu trois ou quatre grosses occasions ce soir qui n’ont pas été concrétisées. Est-ce difficile de garder la tête froide dans ces moments-là ?
Pour l’équipe ou pour moi ?
Les deux ?
Pour moi, non. Je savais que ça allait arriver. C’est comme quand on fait chauffer quelque chose, à un moment donné, ça explose… Évidemment, on veut réussir tout de suite, mais ce n’était pas le cas pour nous ce soir. Cependant, il faut en tirer les leçons. C’est sur des moments comme ça qu’on va construire notre saison. On va en tirer les leçons pour ne plus refaire ce genre d’erreurs aux moments clés du match.
De plus, la réunion de ce soir semble avoir été mieux contrôlée que les deux premières…
Oui. L’équipe a connu des moments difficiles les saisons précédentes. C’est pour ça qu’il faut bien gérer ces moments et ça va nous aider par la suite. La semaine dernière, Thomas Dolhagaray a botté directement en touche (sur le dernier coup d’envoi, NDLR). On était un peu chaud. Ce soir, on est resté froid dans notre démarche. On s’est fait confiance. On savait que le joueur à côté de nous ferait aussi le boulot. Je pense qu’on a bien joué dans les dix dernières minutes.
Nous ne sommes qu’au troisième jour et nous ressentons déjà un certain lien entre vous…
Chut… Je ne peux pas tout révéler, c’est un secret (il éclate de rire).
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Vous attendiez-vous à vivre un tel début de saison ?
Je ne veux pas être égoïste et dire oui, mais dans ma façon d’être et sachant que je suis un compétiteur, oui, je m’y attendais. Ce n’est pas quelque chose de négatif. Je suis fier de mes coéquipiers, de notre groupe. C’est à nous de prendre les choses en main. Je ne pense pas que tout le monde s’attendait à ce qu’on gagne nos trois premiers matchs, mais c’est encore mieux ! On prend du plaisir, entre nous. Évidemment, au cours de la saison, il y aura des hauts et des bas où l’on perd des matchs, mais c’est là que l’on grandira en tant que groupe. Je veux voir des joueurs qui explosent. Je ne veux pas qu’ils soient fermés à cause de la situation. Quand ça devient négatif, tu te fermes et je ne veux pas ça. Je veux que les gars explosent. Ce soir, je suis très fier de Baptiste Fariscot. Il n’a pas joué lors de la première journée et vient de faire deux gros matchs. C’est ce qu’on veut. Il faut pousser les gars pour qu’ils n’aient pas de limites. Nous allons faire des erreurs et c’est normal, nous sommes d’abord des humains. Mais nous ne devons pas avoir peur d’en faire. C’est ainsi que nous allons apprendre.
Selon vous, l’équipe qui a joué le meilleur rugby a-t-elle gagné ce soir ?
Je ne sais pas, c’est à toi de le dire, pas à moi (il éclate de rire).
