Blessé en début de saison, le troisième ligne Nafi Ma’afu est monté en puissance ces dernières semaines. Auteur d’un bon match contre Provence Rugby (25-0), le joueur de 26 ans est revenu, après la partie, sur son adaptation au poste de numéro huit, avant de confier son envie de s’inscrire durablement, au Pays Basque. .
Nafi, vous inscrivez l’essai bonus offensif après un match complet de votre équipe, pendant 80 minutes. Quelle est votre première réaction ?
C’est mon premier essai en Pro D2. Je suis content, c’est tout. Nous avons tous bien joué. Nous voulions proposer un jeu direct et quand vous avancez et que tout ce que vous aviez prévu fonctionne, cela signifie que vous avez bien travaillé pendant la semaine. Ce soir, nous sommes heureux de cette victoire à domicile.
Cette position de numéro huit vous convient-elle ?
Je ne suis pas en forme de huit, c’est vrai. Cela s’est vu la semaine dernière, j’ai été pénalisé parce que je ne connaissais pas la règle. Une fois, pas deux. Au numéro huit, tu prends le ballon, tu avances et tu tacles. C’est basique. Après, oui, il y a beaucoup de responsabilités dans ce poste. Je suis content d’avoir la chance de jouer à ce poste, c’est sympa. Je suis plutôt un gars qui veut porter le ballon, c’est ce que j’aime et je suis content d’avoir cette chance.
Ce soir, vous n’avez pas raté votre départ. Comment l’analysez-vous ?
Il y a de nombreuses raisons. Nous étions à la maison, nous voulions défendre le maillot et notre maison. En plus, on avait des choses à montrer, après la défaite à Mont-de-Marsan. Là, ce n’était pas notre vrai visage, nous avons manqué de discipline, alors qu’aujourd’hui nous avons été très efficaces. Vous savez, tout a commencé dans la semaine, parce qu’on était dégoûtés de ce qui s’était passé à Mont-de-Marsan. Cependant, nous ne pouvions pas y rester. Il fallait continuer à travailler, il peut toujours arriver quelque chose. Regardez contre Angoulême, on a été efficaces, en mêlée, tout au long de la rencontre et lors de la dernière, on a vu une mauvaise image de nous, même si elle ne nous représente pas forcément. Ce soir, nous avons voulu montrer que le visage affiché face au Stade Monois n’était pas le nôtre. C’était merveilleux de voir tout le monde nous encourager là-bas. Si l’on parle d’individus, chacun se bat pour sa carrière, son contrat, sa famille. C’est notre travail, mais de temps en temps, malheureusement, nous ne pouvons pas « changer ». Une semaine tu es fort à la maison, la suivante tu es moins efficace à l’extérieur.
Après la défaite à Mont-de-Marsan, on ne pouvait plus finir le bloc sur une mauvaise note…
Oui… Comme tout le monde, après une défaite, on a envie de bien finir le bloc pour se sentir bien dans sa tête. Au début, on ne visait pas le bonus offensif. Nous voulions juste gagner le match. C’était la chose la plus importante. Nous avons construit ce succès petit à petit.
Qu’est-ce qui a changé pour vous entre la saison dernière et celle-ci ? Vous gagnez en force…
J’ai été blessé en début de saison, j’ai eu trois larmes d’affilée. Il y avait un nouveau président, un nouvel entraîneur. Je voulais leur montrer que je peux avoir un impact sur l’équipe en portant le ballon. C’est ma dernière année de contrat. Je joue pour ça, mais pas seulement. En France, je suis tout seul. Donc je joue pour mon nom, ma famille qui est aux Etats-Unis. Je joue pour eux et pour moi, pour montrer que je ne suis pas quelqu’un qui suit le courant. Je veux laisser une trace dans le club.
Souhaitez-vous rester au BO si une proposition de prolongation arrive ?
Oui, je suis très heureux ici. Je ne veux pas bouger. Je veux jouer une série de matchs pour la même équipe. C’est dommage, sur les deux dernières saisons avec le BO, avant de commencer à évoluer, je n’avais joué que onze matches. C’est un peu dommage. Malheureusement, j’ai subi une série de blessures. Quand je vois que des gars ont joué 100 matches pour le même club, je trouve ça cool. C’est ce que je veux faire ! Je ne veux pas faire une saison avec ce club, deux avec celui-là. Je veux rester ici et laisser une trace au club.