La défaite (23-20) concédée ce jeudi soir à Provence Rugby, dans les dernières secondes, a laissé un goût amer dans les bouches brivistes. Brive a-t-il été mal arbitré ? Retour sur trois actions clés décryptées.
« Je ne veux pas parler de l’arbitrage, cela pourrait nous coûter cher. Mais je suis frustré parce que j’ai l’impression que nous n’avons pas été récompensés. »
Référence ici, aux 24 penaltys concédés et aux 4 cartons jaunes récoltés. Face à la tension et à la colère, nous avons décidé de revenir sur trois séquences clés de la rencontre, décryptées avec un ancien arbitre qui a préféré rester dans l’ombre.
1. Le carton jaune d’Erwan Dridi
Durant l’été, des directives ont été données : le corps arbitral et le diffuseur ne souhaitent plus voir ce type d’affrontement qui pollue le match et l’image du rugby.
Les arbitres ont donc reçu pour instruction d’agir. Par un carton jaune automatiquement ? « Non », nous souffle un responsable de l’arbitrage français qui estime que M. Urruzmendi a été, sans doute, dur sur cette décision même si la faute première incombe à l’ailier briviste qui n’aurait jamais dû pousser son joueur dans le dos. Homologue de Lapègue.
« Les joueurs sont au courant de nos directives, ils savent qu’ils seront sanctionnés s’ils se comportent mal lors d’une telle séquence, poursuit ce cadre arbitral. Toutefois, le jaune n’était pas obligatoire ou une simple pénalité aurait suffi.
M. Urruzmendi aurait également pu sanctionner les deux joueurs d’un carton jaune comme il l’a expliqué au micro à son arbitre vidéo, M. Dellac, avant – étrangement – de changer d’avis, sans plus d’explications.
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Pro D2 : comment le CA Brive s’est malgré tout tiré une balle dans le pied à Provence Rugby
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2. Le penalty contre Léo Carbonneau
C’est certainement l’image de la rencontre. Le demi de mêlée, la tête plantée dans le sol après avoir été retourné par le 3e ligne Harrisson puis soulevé dans les airs par un mouvement d’épaule de son coéquipier Erwan Dridi.
L’action a immédiatement déclenché une vive colère parmi les supporters de Brive. Une colère légitime puisqu’il s’agit d’une erreur… évidente d’arbitrage. Et il devrait, selon nos informations, être reconnu comme tel. Pour quoi ? Car toujours selon l’arbitre que nous avons contacté, le joueur aixois commet un « acte imprudent ».
« Alors oui, l’action est accentuée par le switch effectué avec Dridi mais c’est lui qui initie le contact. Il est donc pénalisé. » Et, au lieu de récupérer un penalty logique, le CAB a finalement été sanctionné pour un… hors-jeu de Léo Carbonneau lors de l’action. Un hors-jeu ne peut être sanctionné puisque le Briviste a été acculé par les Provençaux. Deuxième erreur. Et là encore, M. Urruzmendi a vu son premier jugement contredit, cette fois par son arbitre assistant.
« Quand je vois l’image sur grand écran, je bascule directement sur la gestion de notre expulsion car pour moi, il y a un carton rouge et on va essayer de marquer des points », a déclaré Pierre-Henry Broncan après le match.
3. Le dernier lancer dans la ligne de touche de Provence Rugby
Visionnée en vidéo, très rapidement, la séquence a également suscité l’incompréhension dans les rangs corréziens.
La raison ? Les positions des numéros 21 et 22 de Provence Rugby, qui ne sont clairement pas aux 10 mètres réglementaires sur le lancer de Loïc Jammes.
« En réalité, un joueur peut être en position de hors-jeu sur une touche sans être pénalisé tant qu’il ne s’immisce pas dans l’action », commente l’ancien directeur de jeu.
Et, en l’occurrence, dans ce cas précis, Cazenave et Gopperth n’ont pas touché le ballon sur l’essai de Léo Drouet, qui est parti lorsque le ballon a quitté les mains de son talon. Cette dernière était donc valable. Terriblement frustrant, mais ça vaut le coup. Ou du moins dans la stricte application de la règle.
Benjamin Pommier
Captures d’écran Canal+