Après la victoire de ses joueurs sur la pelouse du leader (Vannes) ce jeudi soir, Pierre-Henry Broncan s’est dit largement satisfait, tout en nourrissant de gros regrets sur la saison. Il sait aussi que le dernier match, contre Biarritz, ne doit pas être pris à la légère.
Quel est votre sentiment après cette victoire contre Vannes, leader de Pro D2 ?
Tout simplement que la saison est un gros gâchis. Quand on vient gagner en premier lieu, avec une victoire qui je pense est méritée… On a passé la saison en étant incohérents. Et je sais que le plus grand danger désormais, c’est Biarritz, vendredi prochain. On sait comment ça va se passer cette semaine, on a des gens qui vont féliciter les joueurs, parler d’un match facile vendredi prochain. Pour qualifier, le plus dur commence. Ce n’est pas gagner à Vannes le plus dur, ce sera gagner contre Biarritz.
Vous attendiez des dirigeants depuis quelques semaines, les avez-vous trouvés ce soir ?
Oui, c’est un groupe qui a fait un bon séjour ici depuis mardi, qui s’est bien préparé, qui a changé la mentalité de tout le groupe. Ils ont fini l’échauffement tout seuls, c’est ce que je veux. Je ne veux pas de gars qui souffrent, je ne veux pas d’étudiants. Dans le rugby, nous n’avons pas seulement besoin de dirigeants, nous avons aussi besoin d’hommes qui prennent leurs responsabilités. Ce soir ils les ont pris, bravo à eux. Mais une fois de plus je sais que la semaine à venir va être compliquée. On a déçu beaucoup de monde durant la saison, mais j’espère que le stade sera plein contre Biarritz. Nous aurons besoin de beaucoup de soutien.
Avez-vous l’impression d’avoir rendu la copie presque parfaite au bon moment ?
Nous aurions pu faire encore mieux, je pense. On a été indisciplinés, on a concédé des penaltys renvoyés… Mais oui on a très bien fini le match. C’est la première fois qu’on enlève les piliers au 30 et qu’on les remet en place à la fin. Avec Julien Delannoy qui est un gros pousseur en mêlée, ça a permis d’obtenir des penaltys, de jouer à domicile et avec un peu plus d’application on aurait pu encore marquer. Mais nous sommes juste en construction. Le temps de la descente est révolu et on peut directement envisager de remonter avec autant de départs en intersaison. C’est un groupe qui se construit et aujourd’hui j’ai vu une vraie équipe se déplacer et partager des moments.
Au coup de sifflet final, malgré une victoire du leader, on n’a pas vu d’effusion de joie. Était-ce aussi le mot d’ordre du staff : ne pas s’énerver ?
Oui, parce que nous ne sommes pas qualifiés. Vannes n’avait aucun enjeu, hormis la première place. Mais on était contents quand on a vu la composition de leur équipe, qui est une équipe très solide, mais qui n’était pas invaincue à domicile. On s’est dit que si on jouait, avec les joueurs qu’on a, à un haut niveau, on avait une petite chance de gagner le match.
En termes de densité, vous avez vraiment pris le dessus, expliquez-nous vos choix en termes de coaching ?
Il me semble que les piliers de Vannet, quand j’ai vu la composition, étaient un peu plus faibles que ceux qui partaient et puis on a eu ce match à Soyaux-Angoulême où on avait poussé notre première ligne jusqu’à la cinquantième. Le retour à la mi-temps fut catastrophique. Nous avons choisi une autre stratégie ce soir. Et avec une stratégie comme ça, il ne faut pas jouer les avantages (rires), il faut jouer les mêlées, gagner les penaltys. Ce n’est pas joli, je sais, c’est démodé, mais il a fallu trouver des moyens de s’éloigner un peu au niveau du score.
Vous avez parlé d’adversité, Vannes n’alignait pas une petite équipe. Est-ce que cela rend votre victoire encore plus belle ?
Oui, mais ils n’avaient rien en jeu. Leur motivation était différente. Lorsqu’ils accueilleront la demi-finale, ils ne seront plus les mêmes. Mais il fallait surtout se concentrer sur nous. Notre plus grand adversaire, je dirais, c’est presque nous. On est incohérents dans la saison, on est incohérents dans les rencontres. La victoire est acquise et c’est une bonne chose. Place maintenant à Biarritz.