Pro D2 – Entre soulagement et méfiance, comment les Biterrois vivent la reprise de l’ASBH ?
C’est officiel depuis jeudi 7 novembre. L’ASBH naviguera désormais sous pavillon irlandais. Porté par Andrew Merthens et Bob Skinstand, deux mastodontes du rugby mondial, le projet de rachat du club fait parler de lui dans les chaumières de Biterre. Immersion parmi tous les acteurs entourant la rencontre Béziers/Dax qui a suivi l’annonce.
Cela aurait pu être l’alerte verte avant la rencontre Béziers/Dax. Comme un clin d’oeil aux repreneurs irlandais qui ont officialisé le rachat du club jeudi 7 novembre. Le ciel en avait décidé autrement et ce fut d’abord une alerte orange qui accompagna la présentation du vice-président Bob Skinstad au public du stade Raoul-Barrière (Andrew Merthens s’en excusa) en compagnie de Johnny Howard qui aura un rôle important dans la direction. , en préambule de cette rencontre de la dixième journée du championnat de Pro D2. Alors que les supporters avaient accueilli, comme il se doit, l’ancien international sud-africain au centre du terrain, le mythique troisième ligne des Springboks a craqué un « Aqui es Besiers » en guise de présentation. La soirée ne faisait que commencer.
Une visibilité accrue pour Béziers
Auparavant, les discussions allaient bon train dans les couloirs du Stade Raoul-Barrière, où près de 7 000 personnes avaient rempli l’enceinte pour voir leur famille et aussi partager leur ressenti sur la reprise du club. Léon, fidèle au club depuis plus de 40 ans, dévoile son ressenti près des tribunes des supporters :« Pour parler de la conférence de presse qui s’est tenue pour la présentation du rachat, je ne m’attendais pas à une sortie spectaculaire. Je ne m’attendais pas non plus à des noms de recrues, ni à des sommes tapageuses. On sait que c’est signé et qu’il y aura un période d’analyse les concernant. On imagine qu’ils en tireront des conclusions. Alors il faut dire une chose, on ne peut pas annoncer des choses en pleine saison, ne serait-ce que par respect pour l’athlète qui fait le travail actuellement. travail Après, j’ai été convaincu par ce que j’ai vu, quand on a évoqué les noms des repreneurs, ils sont mondialement connus partout à l’étranger, voyons le positif. »
Sébastien, président de l’association des supporters de Rugbiterre, donne son point de vue, lui qui, comme tant d’autres, aura vécu tous les épisodes rocambolesques qui ont entouré l’ASBH :« Nous sommes évidemment satisfaits de ce changement. C’est un glissement avec à première vue un côté sérieux qui se dessine, par rapport aux parcours des investisseurs. Ce sont des noms qui parlent dans le monde du rugby et nous respectons cela. Alors que déjà les transferts les plus fantaisistes circulaient sous la célèbre Tribune de Face, non loin des interviewés, l’optimisme, s’il n’était pas nécessaire, dégageait néanmoins de l’enceinte de Béziers. Disons que dans le coin, on n’oublie pas toutes ces années de disette en terme d’effervescence notable pour pas grand chose.
« Une attente immense »
Certains d’entre eux poursuivent cette idée, comme encore Sébastien :« Malgré tout, nous restons sur notre faim. C’est peut-être normal vu le timing de la saison. La révolution du palais attendra. Il ne faut pas non plus déstabiliser le club. Les gens qui prennent la relève doivent être conscients de l’immense attente qu’il y a ici. » par rapport au passé, mais c’est lié à la frustration d’il y a 4 ans, combinée à la saison dernière remarquable, où on a raté de peu une finale à Toulouse, on s’est retrouvé à un match ou deux du Top 14. Entre les déclarations. au moment qui nous a fait rêver et à la performance incroyable de notre équipe l’année dernière, la cocotte minute est presque pleine ! Auprès d’un large public réputé pour ses nombreux déplacements, l’ASBH continue de faire parler d’elle. Tant dans le bon que dans le mauvais, propre à un club qui aura souvent connu le doute, parfois le bonheur.
Cependant, les discours semblaient fluides. Les acheteurs récitaient en quelque sorte les éléments de langage que les supporters étaient en droit d’attendre. Suite logique dans une opération séduction qui a beau paraître, quand Merthens et Skinstad débarquent au Stade Raoul-Barrière, connaisseurs des costumes de club, se délectant des aspirations nécessaires à une forme d’appartenance, c’est le Thu. D’autant que dans les annonces qui ont été faites, le projet irlandais entend mettre en avant la formation béziersienne et ses atouts. Profiter du bassin qui, depuis plusieurs saisons, a doté l’équipe première de jeunes talents tels que Gabin Lorre, Paul Recor, Yvann Lalevée et d’autres. Léon a apprécié :« On a vu chez notre voisin de Montpellier où cela aurait pu les mener. En injectant des millions de partout, collectionner des stars étrangères n’est pas forcément la bonne solution. J’ai apprécié la façon dont les commentaires ont été faits sur cette formation de Béziers. Bien sûr qu’il y aura des nationalités de tous horizons qui nous rejoindront et c’est normal avec une certaine dose, et nous avons eu la confirmation que nous allons dans ce sens.
« N’oublions pas Christophe Dominici »
Alors que le match contre Dax était sur le point de commencer, et que l’activité en tribune s’accélérait au gré des animations à prévoir, entre l’attente dans les points de restauration ou les quelques boissons à récupérer pour tenir le coup, histoire d’accompagner ces moments, certains n’aura négligé aucune donnée. Le projet émirati de 2020. En l’occurrence, si le club de l’ASBH a réussi à être vendu, c’est aussi parce que le regretté international français Christophe Dominici s’était penché au chevet des Rouge et Bleu. Sébastien avoue : » J’ai une pensée pour lui. Son projet n’a pas abouti, ne refaisons pas l’histoire. Cependant, n’oublions jamais que c’est grâce à lui que nous avons pu donner un grand coup de pied à la fourmilière. Merci bien sûr à la mairie et à ceux qui ont travaillé derrière elle pour nous permettre d’être là aujourd’hui. Mais si Christophe Dominici n’avait pas tiré la sonnette d’alarme à l’époque, où en serions-nous, la question mérite d’être posée.
La pluie est apparue en fin de match alors que les Héraultais faisaient le show sur le terrain. Bob Skinstad est venu tel un gentleman dans le vestiaire pour serrer la main, tout en restant à sa place. Discrétion anglo-saxonne ou juste respect du vestiaire, qui sait. Gabin Lorre, l’autre star de la soirée a conclu :« Tout le monde dira qu’on a fait un gros match parce que le club a été racheté. Ce n’est pas du tout ça, depuis cet été, on travaille notre rugby et notre jeu se met tout simplement en place. » Le troisième ligne Clément Doumenc précisant :« Nous attendons de voir la suite. Après, nous sommes là pour jouer et gagner. Les décisions prises sont prises par les gens au-dessus de nous. Ils feront leurs choix et mettront leur équipe en place. Nous resterons concentrés sur notre mission. c’est-à-dire prendre et donner du plaisir. Le reste attendra.