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Pro D2 – Biarritz : Budget, partenaires et projet sur huit ans… Après le silence, l’heure des premières annonces

Auditionnés ce mardi par l’Autorité de régulation du Rugby (A2R), les nouveaux propriétaires du BO ont présenté leur projet au gendarme financier. Ils ont ensuite, dans la soirée, dévoilé les noms des nouveaux partenaires pour les accompagner dans cette aventure.

Ce mardi, en début d’après-midi, l’Olympique Biarritz a été convoqué par l’Autorité de Régulation du Rugby. La raison ? Depuis l’officialisation du rachat du club par Shaun Hegarty, Marc Baget et Flip van der Merwe, le gendarme financier de la Ligue attend des garanties bancaires et des éléments concrets par rapport au financement du projet rouge et blanc, qui a été tard à venir, ce qui a fini par agacer l’A2R.
« Nous avons été convoqués en conseil de discipline en lien avec le retard dans la communication des éléments de la venterappelle l’avocat et nouveau membre du directoire, Christophe Cariou-Martin. Nous sommes venus expliquer le contexte dans lequel s’est déroulée la vente. Notre objectif est le redressement définitif du BO. On ne pouvait pas prendre le risque de voir, une fois de plus, un transfert avorté. Cela aurait été un traumatisme pour les salariés, les Biarrots et les amoureux du rugby. En nous présentant devant le conseil de discipline, nous avons souhaité faire entendre la voix des salariés qui soutiennent le club et sans qui le club ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.« 

Réduction des coûts, un budget de 9 millions d’euros

Après ce premier point et même si le club basque se sait exposé, aujourd’hui, à des sanctions, la réunion de ce mardi avec l’A2R a surtout permis aux nouveaux propriétaires du club basque de présenter les grandes lignes de leur projet au contrôleur.
Pendant plus de deux heures, Shaun Hegarty (président du conseil de surveillance), Arnaud Dubois et Christophe Cariou Martin (avocats et membres du directoire) ont présenté leur business plan. Dans les locaux de l’ex-DNACG, les patrons du BO ont présenté un budget de 9 millions d’euros pour la saison à venir.

Ils ont également évoqué un plan de huit ans, divisé en trois phases : trois premières années pour «désinfecter« le club, les deux prochains pour le développer et les trois derniers pour l’obtenir »plein potentiel« du modèle. »Depuis des années, le BOPB a généré des revenus entre 8 et 9 millions, avec des dépenses finales entre 11 et 14 millions, selon les années. Cela ne pouvait pas fonctionner. Il y avait systématiquement un trou. La structure de l’économie et son développement n’étaient pas bons. Nous travaillerons ensemble pour leur montrer que, contractuellement, la baisse des charges est logique, tenable et qu’elle peut être contenue à 9 millions sur les trois prochaines années.« , poursuit l’avocat.

Les premiers noms dévoilés

Aussi, les dirigeants biarrots ont profité de cette visite dans la capitale pour dévoiler la liste des nouveaux partenaires ayant accepté de soutenir le BO. Il est ressorti de ces échanges que, dans l’idée, le projet porté par Shaun Hegarty vise à rendre Biarritz indépendant d’un grand mécène et donc changer le modèle économique qui était roi, du côté d’Aguiléra, ces derniers temps, lorsque Serge Kampf puis Louis-Vincent Gave a permis au club de rester en vie. « Il faut comprendre qu’aujourd’hui, il n’y a pas de nouveaux actionnaires entrant dans la SASP BOPB, ni de nouveaux actionnaires entrant dans la SAS B.Otiful. (la société détenue par Shaun Hegarty, propriétaire du club, NDLR), souligne Cariou-Martin. Je parle de partenaires. Ce sont des personnes avec qui nous collaborerons pour le développement économique du club.« 
C’est par un communiqué, diffusé vers 20 heures, que les prénoms de ces partenaires ont été officialisés : Pierre Rondinaud, Pierre-Edouard Sterin, Pierre Fraidenraich. Pierre Rondinaud (41 ans) est directeur d’Horizon 7 Consulting, agence de communication et de publicité dans laquelle Romain Détré détient des parts. Pierre-Edouard Sterin (50 ans) dirige plusieurs sociétés dont Smartbox (entreprise spécialisée dans les coffrets cadeaux). « Attachés au Pays Basque, conscients de l’image que représente ce club historique pour ce territoire, nous n’avons pas hésité une seconde, avec Pierre Fraidenraich à lui apporter notre soutien.« , explique l’homme d’affaires dans un communiqué publié par le club.

Cariou-Martin : « Nous sommes sereins »

Concernant le panel des sociétés nationales ayant accepté de rejoindre le projet BOPB, Cariou-Martin a expliqué, en fin d’après-midi : «Ces partenaires se sont engagés à nous fournir des fonds d’au moins 3 millions par an, pour les cinq prochaines années. C’est une garantie que nous avons, mais en plus, cette garantie est appuyée. Ces partenaires croient tellement au développement qu’ils sont venus apporter des garanties de leur engagement. C’est très important pour nous » Concernant les fonds, les dirigeants biarrots affirment avoir « un compte où il y a 3 millions d’euros, qui sont séquestrés à la disposition de la SASP BOPB dans le développement de l’expérience réceptive, culturelle, événementielle, autour du stade« . Enfin, pour la partie sportive, les nouveaux propriétaires assurent avoir « des garanties bancaires d’un million d’euros par la banque Rothschild« .

Vingt-quatre heures après avoir présenté le projet aux actionnaires, les nouveaux patrons du BO ont fait leur coming-out »serein« de ce jour et de l’audience devant l’A2R. »Nous savons qu’il existe des personnes attentives qui nous aideront dans notre développement. Nous sommes heureux d’avoir pu dialoguer avec la Ligue, de manière libérée, sans confidentialité… C’était un échange très professionnel, très franc, très libéré. Tout le monde a pu s’exprimer« , conclut Cariou-Martin. Reste à savoir, maintenant, ce que l’A2R a pensé des explications et documents fournis par les dirigeants biarritz. La validation de la viabilité du projet est entre ses mains. Les prochains jours permettront de en savoir plus.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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