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Prix, efficacité, remboursement : ce qu’il faut savoir sur Wegovy, ce nouveau médicament anti-obésité

Prix, efficacité, remboursement : ce qu’il faut savoir sur Wegovy, ce nouveau médicament anti-obésité

Avec plus de 8 millions de personnes souffrant d’obésité en France, un chiffre en augmentation continue depuis vingt ans, l’arrivée sur le marché de Wegovy suscite un nouvel espoir pour les patients.

Le laboratoire danois Novo Nordisk a annoncé mardi 8 octobre la commercialisation de ce médicament contre l’obésité dont les résultats sont plutôt encourageants : selon la HAS, la perte de poids est de l’ordre de 17 %.

Une prescription délivrée par des spécialistes

Ce traitement médicamenteux, qui mime une hormone intestinale stimulant la sécrétion d’insuline et procurant une sensation de satiété, se présente sous la forme d’un stylo injecteur prérempli. Son utilisation est réservée aux patients souffrant d’obésité sévère, c’est-à-dire ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 35 kg/m2 et âgés de moins de 65 ans.

Les autorités sanitaires ont indiqué que les prescriptions initiales doivent être délivrées par des spécialistes en endocrinologie, diabétologie et nutrition. De plus, ce médicament est indiqué en deuxième intention uniquement, après l’échec du soutien nutritionnel et en association avec un régime hypocalorique et une activité physique.

Eviter le détournement à des fins esthétiques

Pour le gendarme de la médecine, l’ANSM, il s’agit de « sécurisé » son utilisation, « dans un contexte de détournement potentiel de ces produits »notamment « détournement à des fins esthétiques » par des personnes qui n’ont pas de problèmes de santé liés au poids.

Sur les réseaux sociaux, des influenceurs et des personnalités, comme Elon Musk, se sont filmés en train de s’injecter de l’Ozempic, un antidiabétique utilisé à mauvais escient à des fins de perte de poids. Une mauvaise utilisation qui vous expose à des effets indésirables.

Encadré mais non remboursé

Jusqu’à présent, seul Saxenda, également produit par Novo Nordisk, était disponible en France pour traiter l’obésité, mais non remboursé par la Sécurité sociale. Sauf que le tout nouveau Wegovy ne l’est pas non plus, comme dans la plupart des quinze pays où il est déjà commercialisé. Selon la filiale française du laboratoire, le prix oscillera « entre 9 et 12 euros par jour », soit entre 274 et 365 euros par mois.

Un prix certes inférieur aux plus de 1.000 euros que doivent débourser les Américains chaque mois, mais inaccessible pour de nombreux patients français. « Nous sommes à la fois heureux car nous ouvrons le champ thérapeutique des possibilités de traitement et déçus car cela va créer des inégalités d’accès aux soins. C’est terriblement dur. »déplore Anne-Sophie Joly, présidente du Collectif national des associations obèses, interrogée dans Le Monde.

Des produits qui font la fortune du laboratoire danois

Ce choix de vendre ce traitement à prix libre en France – c’est déjà le cas aux Etats-Unis, au Danemark, en Norvège, en Australie ou encore au Canada – répond à une stratégie délibérée de la firme. « C’est peut-être la première fois qu’une grande partie de la population est prête à payer de sa poche des médicaments. » observait Lars Fruergaard Jorgensen, PDG de Novo Nordisk, dans le Financial Times, début 2024.

Fort de son antidiabétique Ozempic, utilisé comme remède miracle contre l’obésité, et désormais de Wegovy, Novo Nordisk a vu sa part en bourse quadrupler en trois ans. Le laboratoire danois est désormais valorisé à plus de 450 milliards d’euros. Et il continue sur sa lancée. Novo Nordisk a annoncé qu’il investirait 2,1 milliards d’euros sur son site de Chartres (Eure-et-Loir) pour produire Wegovy.

Un soutien espéré en 2025

Reste cependant un défi : obtenir le remboursement des soins par la Sécurité sociale. Le dossier est actuellement étudié par les autorités sanitaires. Wegovy doit être réévalué d’ici la fin de l’année par la Haute Autorité de Santé (HAS) en tenant compte des dernières données cliniques qui ont montré une réduction du risque d’événements cardiovasculaires indésirables majeurs avec ce traitement.

Dans la foulée, Novo Nordisk espère pouvoir reprendre les négociations sur les prix des traitements avec les autorités sanitaires en 2025. Ce qui serait une véritable bonne nouvelle pour les patients.

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