Prix du gaz : coûts de transport, hausses de refacturation, modernisation… pourquoi votre facture de gaz s’envole en juillet
A quelques jours de la fin d’un scrutin législatif décisif, les débats autour de l’augmentation de 11,7% de la facture de gaz au 1er juillet font partie intégrante de la campagne. Cette hausse, annoncée depuis plusieurs mois, s’explique par le coût croissant du transport de l’énergie et par la nécessité de moderniser le réseau.
Après un répit de plusieurs mois, la facture annuelle moyenne de gaz va augmenter de 124 euros au début de l’été, passant de 1.060 euros en juin à 1.184 euros au 1er juillet.
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Cette hausse est due à un effet rebond des prix sur les marchés du gaz où les opérateurs s’approvisionnent. Mais elle est surtout liée à la revalorisation importante des coûts de transport du gaz supportés par GRDF, le gestionnaire du réseau de distribution.
Le gaz est transporté des sites de production aux zones de consommation via le réseau de distribution, explique le comparateur de fournisseurs d’énergie Selectra. En France, GRDF est le premier opérateur de distribution de gaz naturel et gère plus de 200 000 kilomètres de réseau.
25% de la facture finale
Ces services de transport d’énergie ont un coût dont le montant est défini par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) pour une durée de quatre ans. La facture d’un client final inclut automatiquement, en plus de sa consommation, la part de transport de gaz correspondant à 25 % de la facture finale.
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Mais le système de calcul du « prix moyen de référence » comprend un mécanisme d’ajustement automatique de la grille tarifaire au 1er juillet de chaque année. Selon la CRE, le « prix moyen de référence » du kWh, qui a tendance à baisser ces derniers mois, sera fixé pour juillet à environ 13 centimes, soit une hausse de 11,7% par rapport à l’indice de juin (autour de 11 centimes/kWh).
Ce montant est « indicatif » et les fournisseurs restent « libres » de le répercuter ou non, souligne la CRE. Toutefois, selon le Médiateur de l’énergie, « la grande majorité des consommateurs verront cette hausse répercutée sur leur facture », soit la plupart des 10 millions de clients résidentiels raccordés via les services de GRDF.
La modernisation du réseau est essentielle
Ce coût, facturé aux fournisseurs par le gestionnaire du réseau, doit également être majoré pour répondre auxaugmentation des dépenses consacrées à l’entretien et à la modernisation des infrastructures gazièrestout en permettant l’intégration du gaz vert dans les canalisations.
En 2023, GRDF a lancé un programme de rénovation du réseau estimé à 250 millions d’euros afin d’identifier et de remplacer, si nécessaire, environ 8 millions de branchements gaz dans les bâtiments. En revanche, le réseau de distribution lui-même est vieillissant. Il doit être rénové afin d’éviter des catastrophes comme la fuite de gaz qui a causé la mort de quatre personnes et laissé 400 sans-abri à Paris en 2019. Les investissements ont été reportés à plusieurs reprises, déplorait en 2023 Jacky Bonnemains, porte-parole de l’ONG Robins des Bois Marianne.
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Cette hausse intervient enfin dans un contexte de baisse continue du nombre d’abonnés au gaz : entre fin 2022 et fin 2023, il y aura 197.000 clients en moins, selon la CRE. La répartition des coûts s’en trouve affectée et les factures des Français encore approvisionnés en gaz ne peuvent qu’augmenter.