Priorités de Drainville : Le Lucky 7

Jean-François Roberge est arrivé au pouvoir avec un plan sur la gouvernance scolaire et un autre sur la promotion de la profession enseignante. 12 idées qui tiennent sur vingt pages.
Jeudi dernier, Bernard Drainville nous a présenté ses sept priorités. L’avantage de sa liste de choses à fairec’est qu’il tient sur un poste-le.
Comme l’écrivait Paul Journet, le ministre de l’Education a ressenti le besoin de parler, même s’il ne sait pas encore exactement quoi dire (ici).
Priorités faciles
Investir dans la formation professionnelle
L’idée de dépenser n’est pas nouvelle. Chaque degré compte, et PF a bien besoin d’amour. Cependant, il est regrettable que l’autre parent pauvre du système, l’éducation générale des adultes, n’attire pas autant l’attention. À suivre.
Poursuivre la rénovation et la construction d’écoles
Investir dans les infrastructures est une vieille idée. En fait, c’est l’un des grands plaisirs de nombreux politiciens : passer du temps sur le contenant plutôt que sur le contenu. Vous pouvez être sûr que ce sera le cas.
Priorités recyclées
Rétablir une voie rapide vers la certification d’enseignement
Disparu au milieu des années 1990, le certificat de pédagogie est ressuscité. Une bonne idée, surtout si vous misez sur une insertion professionnelle de qualité et une formation continue efficace. À suivre.
Revaloriser l’enseignement du français
En 2008, un comité d’experts a déposé un rapport sur l’apprentissage de l’écriture. Suite à cette soumission, le ministère a ensuite dévoilé son plan d’action pour l’amélioration du français (ici). Le jour de la marmotte dans toute sa splendeur. Soupir.
Renforcement de l’offre : aides de classe
Les écoles ont mis en place ce projet depuis 2019. Il suffit de suivre les courageux qui ont vaincu l’inertie (ici). Bref, rien de nouveau sous le soleil.
Rendre le réseau plus efficace
Un souhait intemporel. Mais de quelles performances parle-t-on exactement ?
L’abolition des commissions scolaires visait à décentraliser la prise de décision et à rendre le réseau plus efficace. Quelle est la prochaine étape ?
La seule façon d’augmenter les performances du réseau est de le protéger de la politique. On peut rêver.
Priorité mondiale Licorne
Des projets plus accessibles et plus spécifiques
L’extension des projets spéciaux au plus grand nombre possible d’écoles publiques ne changera pas la réalité : « en combinant l’effet du secteur privé et des classes spécialisées, les classes normales du secondaire sont composées aux deux tiers d’adolescents moins doués ou dont les parents sont moins Cette situation est unique au Canada » (ici).
Quelle que soit l’offre, ces classes afficheront une surreprésentation des jeunes avec un projet d’intervention et souffriront tout de même d’une répartition inégale du poids de l’inclusion. Les enseignants de ces groupes auront toujours plus d’élèves en difficulté et des ressources insuffisantes pour répondre à leurs besoins.
Mais bon… comme le 7 a de la chance, je vais mettre la main sur mon poste-lefermez les yeux et souhaitez une baisse des abandons d’enseignants.
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