Ce jeudi 16 mai, une majorité de salariés de Leroy Merlin à Furiani se sont rassemblés pour protester « contre la politique économique et sociale des dirigeants de l’entreprise ». La grève pourrait être reconduite, mais la direction estime faire le maximum pour ses salariés.
C’est un problème qui traîne depuis plusieurs mois, voire plusieurs années : des salaires qui n’augmentent pas et un pouvoir d’achat qui continue de baisser… Ce jeudi, les salariés et l’intersyndicale CGT-STC ont décidé de se faire entendre. et mobilisés devant l’entrée de l’immeuble Leroy Merlin à Furiani.
« Nous nous retrouvons face à une entreprise sourde à nos demandes et qui refuse d’augmenter nos salaires. Aujourd’hui nous sommes en grève, c’est une perte de salaire, pourtant nous sommes tous dehors« , confie Jean-Jacques Chauchard, délégué syndical CGT au magasin.
Une soixantaine de salariés ont décidé de faire grève ce jeudi, cela représente environ 80% des effectifs de l’entreprise. Un chiffre qui reflète leur lassitude et leur épuisement face, selon eux, à un manque de reconnaissance et de considération de la part de la direction.
Nous demandons que l’entreprise entende le malaise des salariés.
Jean-Jacques Chauchard, délégué syndical CGT du magasin
Un épuisement qui n’est pas nouveau. En septembre 2022, il y avait déjà eu un mouvement social des salariés de Leroy Merlin. A l’appel de la CGT, les salariés réclamaient une augmentation de salaire de 5%. A l’époque, leLes salariés en grève, qui disaient être payés en moyenne 1.300 euros net par mois (hors 13e mois), ont soutenu leurs revendications en s’appuyant sur le chiffre d’affaires réalisé par Leroy Merlin de Furiani en 2021.
Deux mois plus tard, en décembre 2022, après discussions avec la direction, les syndicats parviennent à obtenir une augmentation de 6 % des salaires de l’ensemble des salariés de l’entreprise. « Ça nous a permis de souffler un peu« , reconnaît Jean-Jacques Chauchard.
Mais plus de deux ans plus tard, cette augmentation ne semble plus suffisante. « On nous demande de travailler plus, avec moins d’effectifs, pour les mêmes sommes versées sachant que sur trois ans, nous avons perdu 60% de primes et nous avons perdu une prime de participation qui s’élevait à environ 1000 euros par an.« , explique la déléguée syndicale CGT du magasin.
Si une réunion est prévue courant juin avec la direction de Leroy Merlin afin de renégocier la grille salariale et espérer une augmentation, les syndicats espèrent être reçus aujourd’hui ou dans les jours à venir.
Contactée, la direction affirme être en contact permanent avec les syndicats et ouverte au dialogue. « En bon père, je fais de mon mieux. Quand les affaires iront mieux, on pourra faire des efforts mais le monde du bricolage souffre. Je comprends leur mécontentement« , précise Hadrien Devichi, directeur général du groupe familial Corin (le groupe auquel appartient Leroy Merlin de Furiani).
La direction nous explique que l’enseigne Leroy Merlin au niveau national a réalisé de faibles profits et pertes de marché, mais qu’elle fait tout pour « ses employés« . « Un jeune salarié embauché en CDI sans diplôme perçoit 27 728 euros brut par an (incluant chèques restaurant, mutuelle, prime d’intéressement), ce qui n’est pas négligeable« , se défend Hadrien Devichi, qui met en avant une prime de 1000 euros que perçoivent tous les salariés pendant les vacances de Noël.
Au total, Leroy Merlin compte 144 magasins en France, dont deux en Corse, un à Furiani et l’autre à Ajaccio. Seule celle de Furiani est concernée par ce mouvement de grève.